UNIVERSITE THIES – Mise en œuvre effective du Crous : Chaudes échauffourées entre étudiants et Forces de l’ordre

Pour la mise en œuvre du Centre régional des œuvres universitaires sociales (Crous) de Thiès pour de meilleures conditions d’études et d’hébergement, les étudiants de l’Université de Thiès se sont affrontés, hier lundi, durant plusieurs heures avec les Forces de l’ordre.
La mise en œuvre du Centre régional des œuvres universitaires sociales de Thiès pour de meilleures conditions d’études et d’hébergement. C’est la nouvelle plateforme revendicative des étudiants de l’Université de Thiès (Ut). En mouvement d’humeur hier, ces étudiants qui, dans le cadre d’un mot d’ordre de 72 heures de grève renouvelables, ont barré la voie de contournement nord, à l’entrée de la ville, et autres avenues en centre-ville, avec de grosses pierres et des poteaux électriques. Les manifestants, qui reprochent aux autorités étatiques de «faire la sourde oreille sur beaucoup de nos problèmes», ont extériorisé leur désespoir, réclamant «la mise en œuvre effective du centre régional des œuvres universitaires sociales de Thiès pour de meilleures conditions d’études et d’hébergement».
Daniel Diémé, porte-parole de la Conférence des présidents d’amicale d’étudiants de l’université de Thiès, s’offusque : «Notre problème majeur, c’est l’ouverture du Crous. Notre ministre de tutelle, Mary Teuw Niane, nous avait promis l’installation dudit centre, dans la deuxième semaine du mois de janvier dernier, mais jusqu’au moment où nous parlons, on n’a vu aucune autorité venir pour la mise en place de ce service. Actuellement, les étudiants sont confrontés à de sérieuses difficultés de prise en charge médicale, aussi la restauration gérée par des repreneurs pose problème, ces derniers font ce que bon leur semble parce que, disent-ils, n’ayant pas encore perçu leur dû.» Toutes raisons, selon lui, qui justifient leur mouvement d’humeur, «pour passer à la vitesse supérieure dans l’espoir d’amener les autorités compétentes à prendre les dispositions nécessaires pour la régularisation de notre situation».
Sur leur plateforme revendicative, figure aussi l’épineuse question du système de paiement des bourses. «Les étudiants, pour percevoir leur dû, sont obligés de sortir du campus social, aller jusqu’au centre-ville, auprès d’une institution bancaire, ce que nous considérons comme une énorme perte de temps.» Les étudiants pensent que «cela ne saurait prospérer». D’ailleurs, certaines sources révèlent que le directeur du Centre régional des œuvres universitaires de Thiès, Moustapha Guèye, depuis deux ans qu’il a été placé à la tête de cette dite structure, peine à prendre service, «faute de budget et de locaux». Ainsi pendant des heures, les contestataires ont réussi à perturber le trafic urbain sur différents endroits sensibles dans la ville. De violents affrontements sanctionnés par beaucoup de blessés dans les rangs des manifestants dont un qui a reçu une balle blanche au genou, au cours desquels les étudiants ont réussi à déjouer maintes fois les stratégies des Forces de l’ordre qui se sont promptement déployées sur le terrain et n’ont pas hésité un seul instant à user de bombes lacrymogènes pour disperser les rassemblements de protestataires.
Au quartier Diakhao, vers la Base militaire, les étudiants, scindés en plusieurs groupes, ont eu d’assez violents accrochages avec les policiers qui n’ont pu les empêcher de brûler des pneus. Et plusieurs heures durant, l’atmosphère était devenue chaude, étouffante et pesante, empuantie par un cocktail de fumée noirâtre et de gaz lacrymogène.
Après ces affrontements, une réunion d’urgence s’est tenue entre le nouveau directeur du Crous de Thiès, et l’association des parents d’étudiants, pour discuter de la situation.
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