Utilisation de l’Ia dans les banques centrales : Des défis à relever

Déployer l’Intelligence artificielle (Ia) au sein de leurs activités, telle est l’ambition des banques centrales africaines qui ont pris part, hier, à la Conférence internationale sur le thème : «Intelligence artificielle : opportunités et défis pour les banques centrales.» Mais pour cela, il va falloir relever un certain nombre de défis. Entre autres, le Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a listé la gouvernance des données, la formation, les transferts de compétences. Sur la gouvernance des données, Yvon Sana Bangui précise qu’il «s’agit des données macroéconomiques, des données sur les transactions financières de toute nature, les transferts domestiques, transferts sortants, les transferts issus des systèmes mobile money et bien d’autres. Il y a des missions de contrôle sur place, de contrôle sur pièce auprès des établissements de crédit, auprès des établissements de microfinance, auprès des fintechs. Et donc, la gouvernance doit nous conduire aujourd’hui à disposer d’un référentiel pour assurer notamment la centralisation, mais aussi apporter le niveau de sécurité et de fiabilité nécessaire à ces données». Le Gouverneur Bangui faisait la synthèse des différentes interventions lors d’un des panels sur «Intelligence artificielle et stabilité financière» tenus lors de la Conférence internationale.
A ce propos, il a rappelé que le rôle premier des banques centrales, c’est d’abord de conduire la politique monétaire, ensuite de garantir la stabilité financière. Mais de ces deux rôles fondamentaux, leurs institutions financières sont confrontées à d’énormes défis par rapport à l’utilisation de l’Ia. «Nous considérons que l’Intelligence artificielle doit intervenir comme un outil. Nous ne remettons plus en cause les avantages de l’Ia, ainsi que les risques qui ont été soulignés. Mais je voudrais m’appesantir sur les défis», dit le patron de la Beac. L’objectif recherché à travers ce panel est d’analyser les apports de l’Ia dans le domaine de la stabilité financière, notamment la surveillance macro et micro prudentielle, en identifiant les risques potentiels et les opportunités qu’elle offre aux institutions financières. Il s’agit de mettre également en exergue l’apport des modèles d’Ia développés dans les domaines de la supervision bancaire, de la surveillance des systèmes et moyens de paiement, de la lutte contre le blanchiment de capitaux et l’évaluation du risque de défaillance des entreprises.
Par Dialigué FAYE – dialigue@lequotidien.sn