Le ministre de l’Education nationale encourage, dès cette rentrée scolaire (2025-2026), l’intégration progressive de l’Intelligence artificielle dans les pratiques pédagogiques. Dans une note ministérielle rendue publique ce 18 septembre 2025, Moustapha Mamba Guirassy souligne que l’objectif est de renforcer les compétences professionnelles, d’encourager l’innovation et d’assurer une maîtrise des technologies au service des apprenants.

Par Ousmane SOW

Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a annoncé, dans une note rendue publique jeudi, l’intégration progressive, éthique et inclusive de l’Intelligence artificielle (Ia) dans les pratiques pédagogiques dès la rentrée scolaire 2025-2026. «L’Intelligence artificielle, moteur des grandes transformations éducatives mondiales, offre des opportunités immenses que notre école se doit de saisir avec lucidité et ambition», a souligné le ministre dans sa lettre adressée aux enseignantes et enseignants. Ce choix stratégique s’inscrit, selon lui, dans le cadre du New Deal technologique impulsé par le chef de l’Etat, et est en cohérence avec la Stratégie du numérique pour l’éducation 2025-2029 (Sne 25-29).

Pour accompagner cette dynamique, le ministère prévoit le lancement, dès ce mois de septembre, d’un programme national de formation continue destiné à 105 000 enseignants. «Ce dispositif, élaboré en partenariat avec l’Université Cheikh Hamidou Kane à travers Force-N, ouvert à tous les enseignants, comprendra notamment un module consacré à l’usage éducatif et responsable de l’Ia, afin de renforcer les compétences professionnelles, encourager l’innovation et assurer une maîtrise des technologies au service des apprenants», a indiqué Moustapha Mamba Guirassy, qui invite tous les enseignants à «intégrer progressivement l’Ia dans leurs pratiques pédagogiques, à la transmettre aux apprenants et à en faire un levier structurant d’innovation». Par ailleurs, le ministère procédera également, dans les prochains jours, à la distribution de 5000 ordinateurs portables aux élèves de 1ère et Terminale S1 et S3. Cette dotation vise, d’après le ministre, «à soutenir l’apprentissage des disciplines scientifiques, préparer les bénéficiaires à l’usage des outils d’Ia et développer des compétences numériques avancées».
Le ministre Moustapha Mamba Guirassy a toutefois reconnu les défis liés à la connectivité dans certaines zones du pays. «Bien que nombre d’écoles et d’établissements ne disposent pas encore de connexion Internet permanente, cela ne saurait constituer un frein», a-t-il assuré, ajoutant que le ministère prévoit «des solutions de connectivité diversifiées, hybrides et adaptées aux réalités de chaque territoire». Néanmoins, face aux craintes de substitution de l’humain par la machine, il a rappelé que l’Ia ne saurait remplacer l’enseignant. «L’Ia ne remplace pas l’enseignant : elle l’accompagne, enrichit ses outils et permet de mieux différencier les parcours, d’identifier les besoins en temps réel et d’ouvrir de nouvelles voies vers la réussite. Elle contribuera ainsi à renforcer l’équité, la créativité et la performance pédagogique», a-t-il précisé. Une Charte nationale d’éthique encadrera les usages de l’Intelligence artificielle en éducation. «Le Men veillera à l’égalité d’accès aux outils numériques et à la formation continue de tous les personnels. Une Charte nationale d’éthique de l’Ia en éducation encadrera les usages, afin que l’intelligence artificielle demeure un levier au service des valeurs républicaines et humanistes de l’école», a conclu le ministre.
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