Les concepteurs du vaccin russe Spoutnik V demandent des excuses après les critiques émises par la présidente du conseil de direction de l’Agence européenne du médicament. Alors que l’Ema, basée à Amsterdam, examine le Spoutnik V, en vue d’une autorisation, Christa Wirthumer-Hoche a déconseillé à l’Autriche d’approuver en urgence le vaccin russe comme l’ont déjà fait la Hongrie et la Slovaquie, ce qui a provoqué un tollé à Moscou.
«C’est un peu comparable à la roulette russe» : voilà comment Christa Wirthumer-Hoche qualifiait une éventuelle autorisation en urgence du vaccin russe sur la chaîne de télévision autrichienne Orf, dimanche soir. «Nous avons besoin de documents que nous pouvons passer en revue. Pour le moment, nous n’avons pas de données sur les effets secondaires concernant les personnes vaccinées. Nous sommes dans l’inconnu.»
Ces déclarations de la présidente du conseil de direction de l’Agence européenne du médicament ont été très mal accueillies à Moscou. Les créateurs du vaccin (le centre de recherches d’Etat Gamaleïa et le Fonds souverain russe, Rdif) demandent des excuses et soutiennent que les documents requis ont été envoyés à l’Aem. Condamnation également du côté du Kremlin, par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov
«Nous estimons que ces propos navrants sont, au minimum, erronés. Les campagnes de vaccination dans de nombreux pays du monde prouvent la pertinence et la popularité de ce vaccin.» Dmitri Peskov dénonce par ailleurs comme «absurdes» des déclarations de Washington accusant la Russie de mener une campagne de «désinformation» contre des vaccins américains.
Rfi