La campagne de vaccination lancée en février tarde à répondre aux objectifs définis par le ministère de la Santé et de l’action sociale, qui comptait vacciner au moins 90% de la cible prioritaire (personnel de santé, personnes âgées de plus de 60 ans et personnes de moins de 60 ans avec comorbidités) d’ici fin 2021, a appris l’Aps. «On est loin de l’objectif puisqu’on tarde à avoir une adhésion des populations à la campagne de vaccination», a souligné Madji­guène Ndiaye, consultante en communication à la Direction de la prévention.
Elle s’exprimait ainsi lors d’une session de formation sur la gestion des rumeurs et les fake-news, ouverte mercredi au Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips). A ce jour, seules 482 541 personnes ont été vaccinées sur un objectif de 3 millions de personnes fixé d’ici la fin de l’année 2021.
Même s’il est prouvé scientifiquement que la vaccination est une opportunité de réduction de la morbidité et de la mortalité liées au Covid-19 et comporte plus de bénéfices que de risques, les autorités sanitaires et partenaires impliqués n’arrivent pas encore à gérer les rumeurs qui plombent l’adhésion des populations, a expliqué Mme Ndiaye.
«Tout ce que les gens disent n’est que spéculation puisque les vaccins sont produits, testés et utilisés dans d’autres pays avant d’arriver au Sénégal. Mais comme pour tout médicament, des effets secondaires peuvent survenir, mais ils sont bénins», a-t-elle rappelé.
Insistant sur le fait que la vaccination reste l’un des meilleurs moyens de prévention, surtout pour les populations à risque, elle a appelé à adhérer à la stratégie de vaccination, les vaccins étant «sûrs, gratuits et disponibles dans les centres de santé».
Toutefois, des défis restent à relever relativement notamment à la disponibilité des vaccins, à l’adhésion des populations, la gestion des vaccins et la lenteur des opérations, selon la représentante du Directeur de la prévention. «Le taux d’achèvement pose également problème puisque des personnes, qui avaient pris leurs premières doses, ne se sont pas présentées pour prendre la seconde dose», a-t-elle relevé. Ainsi, un redéploiement des vaccins entre régions est en train d’être fait pour équilibrer la disponibilité, en plus de l’élaboration de plans régionaux de communication.
C’est dans ce cadre et pour lever «toute équivoque liée à la vaccination», que l’Association des journalistes en santé, population et développement déroule, avec l’appui de l’Organi­sation mondiale de la santé (Oms), des activités d’information auprès des communautés. Le but est de mener une riposte efficace contre le Covid-19, mais surtout d’assurer une bonne couverture vaccinale.
Selon le président de l’Ajspd, Alassane Cissé, c’est dans ce cadre que s’inscrit la session d’orientation à l’endroit des journalistes axée sur la gestion des rumeurs et fake-news. L’idée est de permettre de «faire la part des choses pour aider à une information juste et vraie pour les populations».
Une vingtaine de journalistes prennent part à cette rencontre d’une journée qui prévoit une communication sur le guide de la gestion des rumeurs élaborée par le Sneips et une présentation sur le feed-back communautaire en rapport avec la campagne de vaccination.