Le candidat à la Présidentielle doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. Cette disposition de la Constitution, le candidat à la candidature Thierno Alassane Sall entend la faire respecter. Le leader du parti politique La République des valeurs continue ses investigations pour savoir si Karim Wade détient toujours la nationalité française dont il avait initié le processus de renonciation en 2018. Par Malick GAYE –
Une «contradiction» ! C’est le terme utilisé par Thierno Alassane Sall pour qualifier le débat sur la supposée double nationalité de Karim Meïssa Wade. En effet, des internautes ont consulté le fichier électoral français. Le nom de Karim Meïssa Wade y figurerait.
Seulement, la Constitution sénégalaise n’autorise pas un candidat à la Présidentielle à détenir une autre nationalité que celle du Sénégal. Thierno Alassane Sall, candidat à la Présidentielle, envisage d’en avoir le cœur net. «Selon diverses sources, Karim Wade, candidat à l’élection présidentielle, serait toujours détenteur de la nationalité française, ce qui est en contradiction avec la Constitution de notre pays. Notre loi fondamentale dispose que tout candidat à la magistrature suprême doit exclusivement être de nationalité sénégalaise», a écrit, dans un communiqué, le leader du parti politique La République des valeurs.
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«Nos investigations se poursuivent, car nul ne devrait transiger sur des dispositions explicites de la Constitution. C’était déjà le sens de notre opposition à une éventuelle candidature à un troisième mandat du Président Macky Sall. Si une fausse controverse a pu être entretenue quant à l’application (au Président Macky Sall) des dispositions de l’article 27 de notre Charte fondamentale, les dispositions de l’article 28 ne comportent aucune dérogation et s’appliquent à tout candidat», a expliqué TAS dans le document.
Thierno Alassane Sall se veut clair : «Notre non-participation au dialogue national était un refus d’entrer dans de petits arrangements entre politiciens, qui feraient sauter de nécessaires verrous visant à préserver la République d’individus au passif lourd.» Pour M. Sall, les républicains et patriotes «ne devraient pas détourner le regard sur de possibles violations de la Constitution, quelles que soient les alliances d’hier. Fermer les yeux sur une violation de dispositions de la Constitution, en raison de l’affiliation politique des intéressés, reviendrait à valider à rebours les velléités des théoriciens du «deuxième» quinquennat pour Macky Sall».
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Faut-il rappeler que le Conseil constitutionnel, qui a retenu une liste de 21 candidats, donne deux jours à ces derniers pour introduire des réclamations sur le non-respect des conditions de participation à l’élection présidentielle.
Karim Wade avait affirmé, en 2018, avoir initié le processus de renonciation à sa nationalité française.
«Le Conseil constitutionnel a statué de façon incontestable…»
La Coalition «Karim 2024» est formelle au sujet de la double nationalité de Karim Meïssa Wade : «Karim Wade a clairement renoncé à sa binationalité.» Dans un communiqué, ladite coalition écrit encore : «Le Conseil constitutionnel, après une étude approfondie, a statué de façon incontestable sur cette question. Karim Wade a accompli, conformément aux exigences légales, toutes les formalités nécessaires concernant sa renonciation à la nationalité française qui, au demeurant, a été actée par les autorités françaises.» La coalition déplore le fait que «certains s’acharnent à tenter de discréditer Karim Wade, en soulevant des questions fantaisistes relatives à sa nationalité française». «Questionner la nationalité de Karim Wade (…) est l’expression méprisable d’une discrimination ou d’une xénophobie, qui n’honore pas certains candidats qui en sont à l’origine», ajoute-t-on dans le document.
mgaye@lequotidien.sn