Pendant 72 heures (du 8 au 10 août), les anciens élèves du Collège d’enseignement moyen (Cem) Chérif Samsidine Aïdara de Vélingara, qui sont maintenant, pour la plupart, en activité dans la Fonction publique, ont investi leur ancien établissement scolaire pour des activités de reboisement, de nettoyage, de réparation de tables-bancs, ainsi que de communication pour aider leurs jeunes frères à exceller dans les études dans un cadre attrayant.Par Abdoulaye KAMARA –

«Les peuples qui ont le mieux investi dans l’éducation de leurs enfants sont meilleurs. S’ils ne le sont pas aujourd’hui, ils le deviendront.» C’est la conviction du président de l’Association des anciens élèves du Collège d’enseignement moyen (Cem) Chérif Samsidine Aïdara de Vélingara, dans la région de Kolda. Mamassamba Diao, par ailleurs inspecteur de l’Enseignement à l’Inspection de l’éducation et de la formation de Goudiry, sensibilisait ainsi, samedi passé, parents d’élèves, jeunes élèves, administration, personnel du collège, ainsi que ses anciens camarades de classe qui ont obtenu le Bfem en 1990, avec lesquels le natif du village de Téyel (commune de Saré Coly Sallé) a formé une association dénommée «G90», afin d’«entreprendre des actions sociales et citoyennes pour le développement et l’éducation» avec focus sur l’établissement qui les a hébergés entre 1985 et 1990. Pour montrer la voie de l’humilité à leurs jeunes frères et à la communauté de Vélingara, la bande à Dr Hamidou Baldé, professeur de Lettres, assistant associé à l’université Assane Seck de Ziguinchor, s’est séparée, le temps d’un week-end, de sa plume, des blouses, ordinateurs et cartables, pour se munir de pelles, pioches, coupe-coupe, balais, creusoirs pour nettoyer, planter et protéger des arbres, réparer des tables-bancs dans leur ancienne école. Puisque, in fine, la «G90» cherche juste à montrer la voie à suivre aux potaches. Et aux parents et élèves, «montrer qu’à l’école, on vient juste pour prendre, et que c’est à la maison que l’on doit apprendre», selon la formule de Dr Hamidou Baldé. Abordant le thème «Ecole-famille-individu», Dr Baldé a enseigné : «L’école, à la suite de la famille, doit pouvoir travailler à forger la personnalité de l’individu, pour que ce dernier soit ancré dans ses valeurs sociales. Quelqu’un qui n’est pas dans ce qui fait sa personne du point de vue ontologique, c’est comme une feuille morte qui va bouger au gré du vent dominant, emportée par les vents des illusions.» C’est dire que pour la «G90», en sus des responsabilités des enseignants et de l’Etat, pour la réussite des élèves, il faut «un engagement communautaire à toutes les échelles, que chacun ait le temps de sa progéniture à la maison, car un enfant qui est en conflit avec les réalités familiales sera difficilement récupérable à l’école», dixit Dr Hamidou Baldé.

A rappeler que le Cem Chérif Samsidine Aïdara est créé en 1978 et inauguré dans le site actuel en 1982 par le défunt ministre de l’Education Abdel Kader Fall. Selon le Principal Moussa Mboup, «le Cem compte en 2024 près de 1200 élèves entassés dans des classes pléthoriques, avec plus de 80 élèves par classe. L’école est confrontée à un déficit en tables-bancs et en manuels pédagogiques. Elle a fonctionné durant l’année scolaire dernière avec 4 classes tournantes».