#Vélingara – Bilan et interpellation citoyenne : Le Conseil départemental se livre aux communautés
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Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant)
– Le principe de redevabilité et de reddition des comptes n’est pas synonyme de persécution pour le président du Conseil départemental (Cd) de Vélingara. Ibrahima Barry considère que c’est plutôt une exigence de transparence et de bonne gouvernance. Une façon d’impliquer les communautés dans la gestion des deniers publics. Surtout quand elles ont, elles-mêmes, en amont, identifié leurs priorités en termes d’investissement dans le cadre du budget participatif. Jeudi passé, dans un réceptif hôtelier de la place, le Conseil départemental de Vélingara, en collaboration avec Usaid-Gold, a organisé une journée de Dialogue et d’interpellation citoyenne. Des représentants de la Société civile, des conseils de jeunes, des groupements de femmes, des conseillers municipaux et départementaux et des chefs de services techniques ont suivi une séance de projection commentée du bilan de cette institution qui est en fin de mandat. C’est le 2ème exercice du genre auquel se soumet le Cd de Vélingara après celui fait au début de l’année 2019.
Les participants à cette rencontre ont pu relever que le Conseil départemental de Vélingara a obtenu une somme de 85 millions de francs à exécuter dans le cadre d’un budget participatif. Pour son exécution, toutes les 14 communes ont été consultées à travers des fora et ont décliné leurs priorités en termes d’investissement. Aucun délégué d’une commune n’a contesté les faits et réalisations relatés par le chargé de la communication et du développement économique territorial de l’institution. Abdou Diouf Baldé a indiqué que ce budget a été exécuté à hauteur de 74%. Les réalisations physiques et les équipements achetés et distribués et leur budget projetés. Sur ce registre, les secteurs de l’éducation, la santé, l’environnement, l’élevage, la pêche, l’agriculture, l’artisanat, la jeunesse, le sport, le social ont été servis avec une part belle aux constructions physiques dans le secteur de l’éducation avec 60% et puis vient celui de la santé.
A côté de ce budget, il y a les fonds de concours de l’Etat d’un montant de 139 millions. Sa destination finale est rendue publique et les installations et équipements projetés. Le compte administratif de l’institution est partagé et sera affiché au niveau de l’institution, a promis le Secrétaire général, Chérif Alhassane Diao.
Après cet exercice, la parole est donnée aux participants pour des interpellations. Le président du Conseil local des jeunes de la commune de Paroumba, Dansa Boiro, s’est indigné de la délocalisation d’un projet de jardin maraîcher au profit de Wassadou.
Le représentant des jeunes de Frapp France dégage et des Jeunesses panafricanistes de Kolda, Youssouph Thiané Baldé, a réclamé avec force, les comptes de gestion et comptes administratifs. Quand au chef du service de l’élevage, le Dr Alioune Guèye, il a demandé la duplication de l’expérience à toutes les collectivités territoriales du département et même du Sénégal. Des critiques et des recommandations sont aussi relevées pour améliorer l’exercice et la gouvernance locale.
Moussa Bâ, agent à Usaid-Gold, le partenaire du Cd dans cet exercice, a noté : «C’est un exercice volontariste, un des rares départements à se livrer à cet exercice. Ce sont de bonnes pratiques pour favoriser les échanges au sein des collectivités locales qui ont le bonheur d’installer la confiance entre les élus et les citoyens. Nous souhaitons que cette pratique fasse tache d’huile au niveau du Sénégal pour une généralisation du budget participatif.»
Ibrahima Barry, président du Conseil départemental, ne s’est fait pas prier pour se livrer à cet exercice : «Tout élu a l’obligation de rendre compte de l’exercice de ses fonctions au nom de ses mandants. C’est à cet exercice que nous nous sommes prêtés. Cet exercice n’est pas une obligation légale. Il s’effectue sur la base du volontariat. C’est une bonne pratique à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire. Cela fera tache d’huile dans toutes les collectivités locales. Nous sommes les premiers à nous prêter à cet exercice sur le plan national», s’est-il quelque peu vanté.
akamara@lequotidien.sn