La victoire présumée de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) dans la commune de Vélingara fait l’objet d’un recours pour des irrégularités constatées dans certains bureaux de vote le jour du scrutin. Des irrégularités qui seraient voulues par un président de bureau de vote, investi sur la liste contestataire et sur la tête de qui une menace de plainte plane, selon la cellule communication de la coalition au pouvoir.Abdoulaye KAMARA(Correspondant)

– Les élections locales jouent les prolongations dans la commune de Vélingara. La victoire présumée du maire sortant, Mamadou Oury Baïlo Diallo de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby), a fait l’objet de contestation de la part des listes concurrentes de Cpje/nay leer et de Sénégal Horizon 2035 qui ont, d’ailleurs, déposé un recours auprès de la Cour d’appel de Ziguinchor. En attendant le verdict de cette cour de justice, les camps opposés cherchent, chacun de son côté, à faire peur à l’autre, à mettre l’opinion locale et nationale de son côté.
La cellule de communication de Bby, dirigée par Oumar Ndiaye, a fait face à la presse jeudi dernier, pour balayer les accusations de fraude électorale et apporter des éclairages. Elle a dit : «Dans tous les procès-verbaux parvenus à la Commission départementale de recensement des votes se trouve la mention RAS (rien à signaler). C’est-à-dire que leurs représentants dans ces bureaux ont jugé transparent et sincère le déroulement du scrutin. Idem pour les représentants de la Ceda (Commission électorale départementale autonome) et des membres des bureaux de vote.» Pour ce qui concerne les accusations portant sur des «registres n’ayant soit ni signature ni cachet «A voté», soit sans date de signature ou des soupçons de paraphes», Omar Ndiaye a précisé : «C’est arrivé dans le bureau N°2 du centre de vote sis à l’école Thierno Abdoulaye Bouroudji Diallo. Le président de ce bureau de vote est investi par la liste du Cpje/nay leer et a trompé la vigilance de l’Administration et la Ceda en déclarant être un cultivateur alors qu’il est un enseignant, et c’est à ce titre (d’enseignant) qu’il a été désigné comme président de bureau.» Revenant sur les accusations de «morts ayant voté», M. Ndiaye informe : «Ce sont des homonymies. Ils ont paniqué et n’ont pas fait attention aux dates de naissance de ceux qui ont voté.» Mais ce président de bureau de vote ne paie rien pour attendre : «Il sera traîné en justice. Et avec lui, Maître Aliou Sow, tête de liste de la coalition qui l’a investi sous une fausse identité», a dit Oumar Ndiaye
De leur côté, les coalitions, qui contestent la victoire de Bby, ont organisé un point de presse pour mettre en garde l’Administration et la Justice contre toute installation précipitée du maire sortant. Les politiques avaient à leurs côtés des activistes locaux des mouvements, «Woury doit partir», «Frapp France dégage» et les «Jeunesses panafricanistes de Kolda». Le porte-parole, Mamadou Lamine Cissé, du mouvement «Woury doit partir», a déclaré : «Aux autorités déconcentrées et décentralisées en charge des élections, nous demandons d’œuvrer pour le triomphe de la vérité et non de dissuader les leaders qui sont dans leur droit constitutionnel de contester les résultats de ces élections lourdement entachées d’irrégularités.» Selon ces activistes, c’est la seule condition d’une paix sociale dans la localité. Ils citent le défunt juge Kéba Mbaye : «L’éthique devrait être adoptée par notre pays comme la mesure de toute chose car accompagnant le travail, elle est la condition sine qua non de la paix sociale, de l’harmonie nationale, de la solidarité et du développement.»
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