8 villages de la commune de Kandia ont battu le macadam hier. Ou plutôt ont pataugé dans l’eau pour dénoncer l’enclavement dans lequel leurs populations se trouvent en saison des pluies. Munies de pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Aidez-nous, nous sommes fatigués, aidez-nous à accéder à nos rizières, pour la réhabilitation de la route Kéréouane-Dialakégny, pour la réhabilitation de l’axe Moutoumba-Kandia», elles scandaient à tue-tête le contenu des pancartes. C’est que ces agro-pasteurs de la commune de Kandia n’en peuvent plus, à chaque saison pluvieuse, de devoir faire un détour de 50 km, au lieu des km qui devaient suffire pour rallier la capitale départementale, Vélinga-ra. Ou devoir patauger pour aller au champ ou aux rizières du secteur G du bassin de l’Anambé, à pied. Car impossible de s’aventurer sur ces axes routiers à vélo, à moto ou en voiture. Ousmane Bamina Sabaly, un des organisateurs de la marche, a déclaré : «Nous avons l’impression que la devise «Un peuple-Un but-Une foi» ne nous concerne pas. Tous les gouvernements nous ont toujours traités en citoyens de seconde zone, ils ne s’intéressent qu’à la carte d’électeur et puis rien. Autrement, on aurait réhabilité ces voies si importantes pour la sécurité alimentaire de la zone qui abrite le secteur G du bassin de l’Anambé.» Et puis de lever un coin du voile sur leur calvaire. Il dit : «Pour rallier Vélingara, il nous faut faire un détour de près de 50 km en passant par Soutouré, Diaobé, Kounkané, puis Vélingara, au lieu de 15 km suffisants, sans les eaux stagnantes qui peuvent avoir une hauteur de 50 cm, par endroits, ou plus.» C’est dire que les évacuations sanitaires et les transports des marchandises et biens se font à risque dans cette zone quand il pleut abondamment. Une anecdote, selon Ousmane Bamina Sabaly : «Un jour, un corps sans vie est tombé à 3 reprises dans les eaux stagnantes sur l’axe. La lourdeur du corps et la boue glissante par endroits n’ont pas facilité les choses aux parents de la victime.» Les populations des villages de Dialakégny, Darou, Mountoumba, Thibo, Saré Bassy, Saré Mancoto, Saré Thierno et Pilapithiang (village d’origine de l’international sénégalais de football, Keïta Diao Baldé) attendent de pied ferme les candidats à l’élection présidentielle de 2024 qui viendront battre campagne dans leurs localités.
Par Abdoulaye KAMARA