#Vélingara – Contre les Vbg et les Mgf à Kandia et Némataba : Vers la mise en place d’observatoires communaux


Les communautés villageoises des communes de Némataba et de Kandia, dans le département de Vélingara, ont lancé la réflexion et installé les prémices pour la création d’un observatoire sur les Violences basées sur le genre (Vbg) et les Mutilations génitales féminines (Mgf) pour chacune des 2 communes. Son mode de fonctionnement, ses missions et sa composition ont fait l’objet d’échanges au cours de 2 rencontres tenues samedi et dimanche passés. Cette initiative de Grandmother project (Gmp-changement par la culture) s’inscrit dans les activités du Projet d’accélération de la prévention, de l’élimination des violences basées sur le genre et la promotion de la santé de la reproduction (Ape-Vbg/sr) soutenu par Unfpa et l’Agence de coopération italienne.Par Abdoulaye KAMARA –
Bientôt les communes de Némataba et de Kandia auront chacune un observatoire des Violences basées sur le genre (Vbg) et des Mutilations génitales féminines (Mgf). 6 villages de ces communes du département de Vélingara, tous à la lisière de la frontière terrestre entre le Sénégal et la Gambie, ont lancé la réflexion et installé les bases d’une telle structure au cours de 2 rencontres initiées par Grandmother project (Gmp-changement par la culture). Samedi et dimanche passés, leaders jeunes et adultes des 2 sexes, personnes âgées, chefs de village, religieux, personnels de santé, conseillers municipaux se sont retrouvés pour étudier la question et se convaincre de sa nécessité dans un contexte de prévalence accrue des violences basées sur le genre et de pratique (encore !) des mutilations génitales féminines qu’ils ont qualifiées de «pratiques néfastes au développement holistique des enfants, des jeunes et des adolescents, des filles surtout». Cette initiative de l’équipe de l’Américaine Judi Aubel, Directrice exécutive et fondatrice de Gmp-changement par la culture, entre dans le cadre des activités du Projet d’accélération de la prévention, de l’élimination des violences basées sur le genre et la promotion de la santé de la reproduction (Ape-Vbg/sr) soutenu par Unfpa et l’Agence de coopération italienne. Mamadou Coulibaly, Directeur national de Gmp-changement par la culture, a levé un coin du voile sur le contenu des rencontres. Il a informé : «Il s’agissait d’amener les communautés elles-mêmes à réfléchir sur cet organe communautaire qu’est l’observatoire. En quoi pourrait consister sa mission, son fonctionnement ainsi que ses membres.» Il clarifie : «L’observatoire communal est un cadre participatif, culturellement enraciné, de veille, d’alerte, de coordination et de suivi des actions de prévention et de protection de l’enfant, des jeunes et des adolescents au niveau communal.» Selon toujours Mamadou Coulibaly, le maire de la commune est le président de l’observatoire et devra produire un arrêté pour nommer ses membres et en officialiser la création. L’observatoire communal devra aussi avoir un œil sur les mouvements transfrontaliers des personnes et agir, au besoin, par l’entremise du comité technique départemental dirigé par le Préfet et du comité transfrontalier régional dirigé par le Gouverneur.
Au cours des 2 rencontres, les participants ont relevé les différentes formes de violence notées dans ces contrées de la région de Kolda. Selon Adama Diang Sow, première adjointe du maire de Kandia, il s’agit de : «Mutilations génitales féminines favorisées par les mouvements transfrontaliers, abandons scolaires, grossesses précoces, mariages forcés et précoces, violences conjugales, violences économiques, discrimination entre enfants, non-inclusion des enfants en situation de handicap, etc.»
Les représentants, à ces rencontres, des villages de Saré Elhadji Sory, Lambatara, Saré Moussa (commune de Kandia), Wéliya siby, Saré Sankoulé et Amadara (Némataba) se sont donné rendez-vous pour se donner une feuille de route et valider un plan d’actions. Ils ont pris l’engagement à contribuer sensiblement à la réduction des toutes ces formes de violence identifiées par eux-mêmes.
akamara@lequotidien.sn



