Des adolescents, pensionnaires des écoles élémentaires et du cycle moyen du département, sont identifiés comme étant des abonnés à l’usage de la drogue. L’Association Gune-Kolda, travaillant à «garantir une éducation de qualité, équitable et sans violence aux adolescents(es) de la région de Kolda», s’est fait un devoir d’engager le combat contre le phénomène en milieu scolaire. Le Collège d’enseignement moyen de Diaobé et celui de Kandiaye ont reçu, mardi passé, une équipe de Gune pour sensibiliser les potaches contre le phénomène.Par Abdoulaye KAMARA –

Comment garantir une éducation de qualité, équitable et sans violence dans un milieu où plusieurs enfants âgés entre 11 et 17 ans s’adonnent à la drogue ? C’est certainement la question que s’est posée l’Association Gune-Kolda, qui déroule à Kandiaye et Diaobé, entre autres communes, un projet dénommé : «Garantir le droit des adolescents et des jeunes filles à une éducation de qualité, équitable et sans violence dans la région de Kolda.» Car, selon Mariama Mballo, superviseuse dudit projet dans les communes suscitées, «il nous est revenu de comprendre au cours des réunions avec les parents d’élèves que la drogue est présente dans les établissements scolaires, et ce sont de jeunes élèves qui en font usage. C’est pourquoi, pour prétendre réussir la mission que nous nous sommes assignée, nous avons jugé pertinent d’engager le combat contre le phénomène».

Mardi passé, Gune-Kolda a mobilisé un groupe d’élèves des Collèges d’enseignement moyen (Cem) de Kandiaye et Diaobé (département de Vélingara) pour les sensibiliser contre l’usage de la drogue. Le contenu de la formation/sensibilisation est dévoilé par Mariama Mballo : «Au cours des 2 jours de présence dans ces 2 collèges, nous avons partagé avec les élèves la définition de «drogue», ses méfaits pour la santé humaine et pour les études, et puis nous avons partagé de bonnes pratiques et rédigé ensemble des slogans du genre : «Non à l’utilisation de la drogue en milieu scolaire, non à l’utilisation de la cigarette, des dissolvants, etc.» Pour y arriver, il faut que les parents surveillent les fréquentations de leurs enfants, ils doivent encadrer les enfants à la maison, etc.» Des slogans que les élèves ont mémorisés et récitent mécaniquement. Gune-Kolda n’a pas eu tort d’initier cette activité à Kandiaye et Diaobé. Ousmane Cissé, coordonnateur du gouvernement scolaire du Cem de Kandiaye, a informé : «Je suis témoin oculaire de l’usage de la drogue à inhaler, communément appelée «Guinz», par les élèves des classes de 6e et 5e du Cem, et par d’autres enfants non scolaires. C’est une réalité. Parmi les élèves que nous avons enrôlés dans ce projet, certains sont des drogués recon­nus.» Toute­fois, le Principal du Cem de Diaobé ne confirme pas Gune. Lamine Conta a dit… pudiquement : «Je n’ai pas la confirmation que nos élèves prennent de la drogue.» Seulement, l’on sait que la cité-marché de Diaobé est une localité poreuse aux influences les plus néfastes, du fait des opportunités de rencontres hasardeuses qui naissent dans et autour du marché.

Un professeur du Cem de Kandiaye informe sur les types de drogue utilisés par les enfants généralement : «Les dissolvants volatiles que sont les diluants, l’essence, la colle forte, etc., les adolescents les mettent dans des chiffons qu’ils enfoncent dans la bouche pour aspirer ou sur le nez pour en inhaler les vapeurs. Cela les plonge dans un état euphorique. Ils deviennent inattentifs aux enseignements et peuvent être auteurs de violences.»

A rappeler que Gune-Kolda intervient, dans le cadre du projet, dans 10 établissements élémentaires, 7 collèges et 3 lycées des départements de Vélingara et Kolda. L’asso­ciation a eu l’appui technique et financier de la Fondation Gune de Barcelone et de l’Agence catalane de coopération au développement.
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