#Vélingara – Contribution à la transformation sociale de leurs communautés : Des jeunes filles leaders échangent des pratiques et stratégies

26 jeunes filles leaders, encadrées par l’Association Grandmother project (Gmp-changement par la culture), ont échangé, jeudi passé, des idées et stratégies pour une meilleure contribution à l’avancement de leurs communautés respectives. Des femmes leaders de la localité leur ont été données en modèles pour leur développement personnel.Par Abdoulaye KAMARA –
Jeudi 26 décembre 2024, lendemain de la fête de Noël, a été très studieux pour 26 jeunes filles leaders issues de 4 villages des communes de Kandia, Némataba, Saré Coly Sallé et d’un quartier périphérique de la ville de Vélingara. Le dernier acte de l’atelier inter-villages des jeunes filles leaders, organisé par Grandmother project (Gmp-changement par la culture), fut la rencontre avec l’adjointe du Préfet de Vélingara et avec Mme l’adjointe du maire de la commune de Kandia. Mmes Ndèye Sall et Adama Diang Sow ont retracé leurs cursus scolaires et professionnels, les contraintes et les conduites qui ont été déterminantes dans leur réussite et dans leur engagement pour leurs communautés respectives. Une manière d’inspirer les actions et comportements de ces jeunes filles leaders sur le chemin de la réussite et de l’engagement altruiste. Mme Adama Diang Sow, adjointe du maire de Kandia, par ailleurs directrice de l’école élémentaire 3 de Diaobé, a enseigné à ces adolescentes «la sagesse du caméléon». Reprenant l’écrivain Ahmadou Hampaté Bâ, elle a dit : «Quand il prend une direction, le caméléon ne détourne jamais la tête. Ayez un objectif précis dans votre vie. Que rien ne vous détourne de cet objectif.» Puis : «Quand le caméléon arrive dans un endroit, il prend la couleur du lieu. C’est de la tolérance, du savoir-vivre, de l’adaptabilité en toute circonstance.» Ensuite : «Il fait dans la prudence quand il marche. Sachez où poser les pieds.» Et enfin : «Quand le caméléon voit une proie, il ne se précipite pas. Il envoie sa langue en premier. Allez doucement dans tout ce que vous faites, si vous voulez faire une œuvre durable.» Ces mots ont été ingurgités avec volupté par les filles et leurs encadreurs qui étaient très attentifs. L’adjointe du Préfet, Ndèye Sall, parée de son uniforme, a dit : «Nous sommes tous issus de couches sociales modestes, nous étions obligés de quitter nos parents pour poursuivre les études ailleurs, avec tout ce que cela comporte comme contraintes.» Elle poursuit : «Vous êtes plus chanceuses, pouvant étudier à domicile jusqu’à l’obtention du Bac. A l’époque, nous n’avions que nos cahiers et livres pour étudier. Aujourd’hui, à partir de vos téléphones, vous pour pouvez connaître tout ce que vous voulez. Faites seulement un bon usage du téléphone. Donc la réussite est à votre portée.» Le calme qui a accompagné les leçons de Mmes Sall et Sow ont mis aux anges Mamadou Coulibaly, chargé des projets de Gmp-changement par la culture, qui n’est pas loin, déjà, d’atteindre les objectifs assignés à l’atelier qui, selon lui, est de : «Renforcer les compétences des filles leaders, réveiller leur estime de soi et stimuler leur implication dans les affaires de leurs communautés pour impulser des changements positifs.»
Des jeunes filles échangent des pratiques en faveur de leurs communautés
L’atelier de jeudi fait suite à une série de formations sur le leadership, le développement personnel, le renforcement de l’estime de soi et à des actions de terrain des filles leaders pour leur développement holistique, mais aussi pour la transformation sociale et économique de leurs localités ; avec l’appui de leurs aînés, des grands-mères surtout. Ces filles venues de localités différentes ont saisi l’occasion de cette rencontre pour échanger sur leurs expériences individuelles et collectives ainsi que sur les bonnes pratiques pour le développement de leurs communautés. Dado Diallo, jeune fille du village de Dianwély Yéro, commune de Némataba, a enseigné : «En tant que collégienne, les formations reçues m’ont permis d’être plus entreprenante en classe, de participer aux cours et de me rapprocher de toute personne qui peut m’aider à réussir dans la vie. Nous, jeunes filles, avons une caisse de solidarité qui nous permet d’aider nos frères pour obtenir les fournitures scolaires à la rentrée des classes.» Aïssatou Diao du village de Kouméra : «Nous avons proposé aux religieux que nous pouvons participer à la réhabilitation de la mosquée en apportant de l’eau, et nous avons encouragé les jeunes garçons à servir de main-d’œuvre, proposition qu’ils ont acceptée.» Kadiatou Baldé, du village de Saré Faramba : «Une de nos amies, tombée enceinte hors mariage, a eu le soutien de ses pairs pour supporter moralement son état et accoucher dans de bonnes conditions. Nous avons fait des médiations entre des individus qui étaient en conflit ouvert.» Hawa Diao de Saré Soukandé, commune de Saré Coly Sallé, «si nous, jeunes filles leaders, avons pu participer à des actions d’assainissement hebdomadaires du village et à aider nos cadets écoliers à obtenir des fournitures scolaires, c’est parce que nous avons élaboré un règlement intérieur du groupe avec l’appui des grands-mères. Tout le monde se fait un point d’honneur de respecter ledit règlement».
Ces échanges ont eu le bonheur de faire dire à Kadiatou Baldé de Saré Faramba : «Nous avons beaucoup appris de cette rencontre. Nous allons suivre les pas de Mme l’adjointe du Préfet et de Mme l’adjointe du maire, en termes de stratégies, de comportement et d’actions, pour l’avancement de nos villages et pour réussir dans la vie.» Avant de se séparer, les jeunes filles, coachées par un artiste, ont confectionné de leurs mains, des guirlandes en papier, des balais ornés ainsi que des bouteilles sablées de différentes couleurs.
akamara@lequotidien.sn