Rien ne semble doucher les ardeurs des étrangers, déterminés à contourner les interdits pour rallier le territoire sénégalais. La semaine passée, les autorités administratives du département de Vélingara ont refoulé hors de nos frontières nationales, 221 personnes, majoritairement de nationalité guinéenne. Quelques uns sont originaires de la Gambie. C’est une information donnée par le Préfet de Vélingara, Saïd Dia, qui intervenait dans une émission radiophonique. Certaines parmi elles, selon l’autorité, sont passées par la voie normale au niveau du poste frontalier de Dialadiang ou Kalifourou (Guinée Conakry), avaient l’objet d’un signalement par des citoyens anonymes ou étaient arrêtées sur une moto, faisant leur entrée à l’intérieur du département, par des pistes. C’est que le dispositif sécuritaire mis en place par les autorités militaires et administratives a posté aux frontières terrestres des points de contrôle sanitaire et policier avec un dispositif de lavage des mains, de contrôle de la température corporelle, des équipements de protection individuelle mais aussi des policiers pour le contrôle routier. Ce dispositif se trouve à Dialadiang et Kalifourou, à Nianao (vers la Guinée-Bissau) à Badiara (vers la Gambie.). Ce n’est pas tout, selon le sous-préfet de Saré Coly Sallé, Daouda sarr «du côté de la Gambie, de nouveaux postes de police sont créés à Kandia, Badiara et Némataba. Les policiers font des patrouilles régulières le long de la frontière». Du côté de la République de Guinée, «le dispositif sécuritaire est renforcé par de nouveaux éléments affectés dans le village de Saré Woura où on avait signalé que des motocyclistes allaient récupérer des étrangers à la frontière guinéenne. Ceux-là, en collaboration avec leurs collègues de Kalifourou, font des patrouilles régulières pour surveiller le mouvement des personnes», explique le sous-préfet de Bonconto, Moustapha Mbaye.

Du casse-tête de la porosité des frontières
Les autorités militaires ont mis le focus à la frontière guinéenne (Conakry), négligeant celle avec la Guinée-Bissau. C’est du moins l’impression qu’ont les populations de cette localité. Le chef du village de Nianao a réclamé récemment dans les ondes d’une radio de la place, «l’installation d’un cantonnement militaire à Nianao, en lieu et place d’un dispositif léger de quelques policiers». Ces policiers ne parviennent pas, disent-ils, à surveiller et contrôler l’étendue de la frontière. «La menace pourrait venir de cette frontière avec la Guinée-Bissau qui est très peu contrôlée», note Arfang Baldé de Nianao. C’est que même avec la présence des forces de sécurité, «il existe des pistes que seuls peuvent emprunter des vélos ou motos et qui sont connues par les autochtones. Ce sont ces pistes-là que des businessmen du corona exploitent pour infiltrer ou exfiltrer des clients moyennant 15 à 30 000 F Cfa», renseigne Boubacar Baldé de Nianao. Ce même type de trafic est noté à travers toutes les 3 frontières terrestres du département.

Corona-business
Le coronavirus n’est pas seulement un problème sanitaire, c’est aussi et surtout un problème communautaire. C’est fort de cette conviction que toutes les associations de jeunes, la Croix-Rouge et la jeunesse politique de la Cojer (Convergences des jeunesses républicaines), se sont impliquées dans la sensibilisation. Toutes ces associations ont peaufiné des programmes et sillonné les zones périphériques du département pour sensibiliser sur les mesures préventives mais surtout pour inviter les businessmen du corona d’arrêter de convoyer des étrangers à moto. Mieux, la Croix-Rouge et l’Ong Grand mother project ont mis en place un dispositif de lavage des mains, nommé tipitapa, dans des familles des villages frontaliers à la Gambie en leur dotant de détergents. Des comités de veille se sont spontanément créés dans ces villages pour stopper le trafic de personnes, signaler les contrevenants et sensibiliser sur les dangers sanitaires pénales possibles.
Les radios de la place sont également en train de jouer leur partition dans le concert des éveilleurs des consciences et du réflexe sanitaire.