VELINGARA – Des conseillers départementaux fouillent dans la gestion budgétaire de l’institution : «Nous voulons que la lumière soit faite sur l’utilisation de 122 millions F Cfa»

Un groupe de conseillers départementaux, proches du maire Mamadou Oury Baïlo Diallo, a commis un huissier pour faire le constat de l’exécution sur pièces de fonds dégagés dans les années budgétaires 2016, 2017 et 2018 pour des investissements au sein des bureaux du Conseil départemental et dans les secteurs de la culture, de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et de l’élevage. Omar Ndiaye, qui est l’un de ces conseillers, a retracé au cours d’un point de presse la procédure que lui et ses collègues ont suivie pour arriver à ces résultats : «Nous avons envoyé un procès-verbal de constat par un huissier pour les dépenses dégagées en 2016, 2017 et 2018 consignés dans les comptes administratifs. Des fonds ont été autorisés pour l’achat de mobiliers de bureau au courant de ces 3 années, pour un montant de 28 millions 394 mille 600 F Cfa. Selon les constats de l’huissier, les mobiliers réellement sur place ne font pas 4 millions en valeur. Nous voulons savoir où sont passés les 28 millions de francs ?» Omar Ndiaye poursuit : «Pour le secteur de l’élevage, au cours de ces 3 années, nous avons injecté 9 millions 712 mille francs, 40 millions pour l’achat de matériels agricoles. Nous voulons voir ce matériel et en localiser les bénéficiaires. 10 millions pour le secteur de la culture et 5 autres pour celui de la santé. C’est en tout un montant de 122 millions dont nous cherchons à localiser la destination et les destinataires. Nous voulons des éclaircissements.» Pour cette présomption de mauvaise gestion financière, le groupe de conseillers municipaux a servi une sommation interpellatrice au président du Conseil départemental Ibrahima Barry qui a promis d’apporter des éclairages sur cette affaire en novembre prochain au cours d’une session ordinaire de l’institution.
«Ils ont tous signé ces comptes administratifs»
Le secrétaire général du Conseil départemental, en réaction à ces accusations, a tenu à dire sa vérité des faits. Chérif Alassane Dao précise : «Nous nous étonnons que ceux-là soient des gens qui ont voté tous ces comptes administratifs qui aujourd’hui doutent de leur contenu. Un des membres de ce collectif, Ousmane Baldé en l’occurrence, était de 2016 à 2020 le président de la Commission des finances de l’institution, donc au cœur de tous ces projets et dépenses. Nos comptes administratifs n’ont jamais souffert de doute. Ils ont toujours été validés par le préfet.» Mieux, poursuit Chérif Diao, «le Conseil a été évalué. En termes de performance, notre Conseil s’est placé premier dans la région de Kolda. Et sur le plan national, nous sommes dans le peloton de tête. Nous n’avons rien à nous reprocher». Mais il comprend que «le Conseil, étant une institution politique, il y a beaucoup de non-dits dans ces accusations».
Pour Beyty Ba, deuxième vice-président du Conseil départemental, «c’est la panique dans le camp du maire. Un maire qui, sachant qu’il a perdu les repères sur le champ politique au niveau de sa commune depuis que le président du Conseil départemental a annoncé sa candidature à la mairie, est en train de faire feu de tout bois pour ternir son image. Mais c’est peine perdue».