#Vélingara – Election de Bassirou Diomaye Faye : L’avenir du président de l’Uael en questions

A Vélingara, la météo politique risque d’être chargée de désagréments pour les responsables politiques de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby), particulièrement pour le député-maire et président de l’Union des associations des élus locaux du Sénégal (Uael), Mamadou Oury Baïlo Diallo. Ce dernier, qui a subi une véritable désillusion dans sa circonscription lors de cette Présidentielle, pourrait être le plus grand perdant du départ de Macky Sall et de l’élection de Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la tête du pays.Par Alpha SYLLA –
C’est un véritable revers que vient de subir le plénipotentiaire de la Coalition Bby et député-maire de Vélingara, Mamadou Oury Baïlo Diallo, lors de cette Présidentielle du 24 mars. En effet, tous les huit centres de vote de sa commune, qui abrite 29 bureaux au total, sont tombés dans l’escarcelle de l’opposition, plus précisément de la Coalition «Diomaye Président». Une performance décevante qui ne fait que confirmer les résultats des Législatives où le maire-candidat investi de Bby, avait été battu dans presque tous les lieux de vote de la localité, avant d’être sauvé par le vivier électoral de la commune de Médina Gounass. Ce score, jugé très bas dans une zone autrefois considérée comme un titre foncier du camp au pouvoir, sonnait déjà comme un signal fort adressé à la coalition présidentielle. «Les maires qui n’ont pas perdu dans leurs localités respectives savent maintenant à quoi s’attendre… La reconfiguration du paysage politique est enclenchée», commentait le jour du scrutin, un acteur et observateur de la scène politique. «Pour la deuxième fois de suite dans une élection nationale, l’enjeu dans le département de Vélingara était moins le résultat que le score du maire de la capitale départementale. Et il se trouve que pour la deuxième fois de suite (après les Législatives), le maire de Vélingara, Mamadou Oury Baïlo Diallo, a été battu dans sa commune. Benno bokk yaakaar (Bby) a perdu tous les centres de vote. Au-delà de l’élection présidentielle, l’enjeu local était la popularité du maire. Et on se rend compte que le maire est de plus en plus contesté, impopulaire. Ces résultats sont une contestation de la légitimité de Mamadou Oury Baïlo Diallo… Ce qui veut dire qu’à Vélingara, on est de plus en plus en train de tourner la page du maire», constate Bachir Fofana, journaliste et analyste politique, non sans rappeler que cette situation ouvre des perspectives pour les prochaines élections.
«Caméléon politique»
Mais l’on se rappelle la fameuse entrevue qui avait ressuscité politiquement le député-maire de Vélingara, Moussa Baldé, et Ibrahima Barry. Au sortir de cette rencontre, ce dernier, président du Conseil départemental, a accepté d’enterrer ses ambitions pour la mairie et laisser «la route libre» à Mamadou Oury Baïlo Diallo qui conduit la liste communale de Bby à Vélingara. Un coup de théâtre pour nombre de Vélingarois et un affront pour les militants et sympathisants dont certains préféreront prendre leurs distances avec leur «leader». Cette alliance, conjuguée à la dispersion de l’opposition, avait, en effet, permis au maire sortant de garder son fauteuil. Mais depuis ce scrutin, la popularité de l’ancien libéral n’a cessé de se diluer, son poids électoral s’effriter. Le président de l’Uael, qui joue son avenir face à cette alternance, a toujours été un caméléon politique qui a su s’adapter et cheminer avec tous les régimes en place. Il pourrait donc, sans sourciller, revêtir de nouvelles couleurs. Qui sait ? Cependant, l’analyste politique Bachir Fofana pense que, du fait de sa capacité d’adaptation au climat politique, Oury, comme l’appellent ses proches, pourrait (rapidement) trouver un point de chute et redorer son blason auprès de la population de Vélingara. «Reste à savoir si les nouvelles autorités veulent de lui. Parce que, aussi, pour des gens qui prônent la rupture et une certaine éthique dans la pratique politique, ce serait vraiment mal venu de le voir. Mais la politique étant ce qu’elle est, on peut promouvoir quelque chose, arriver au pouvoir et faire autre chose», déclare-t-il. Pour le journaliste, jamais deux sans trois. «Attendons de voir, mais en tout état de cause, celui qui n’a pas été élu pour son premier mandat par un parti au pouvoir, qui a rallié ce parti au pouvoir qu’il a accompagné jusqu’à ce que ce parti perde le pouvoir pour aller vers un autre parti au pouvoir, n’hésitera pas à le faire une troisième fois», conclut Bachir Fofana. Un cas à suivre de près si l’on sait que le nouveau régime s’est donné pour ambition, entre autres, de marquer la rupture face aux modes de gouvernance et de pratique politique actuelles.
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Le maire n’a qu’à boire de l’eau et se reposer. Rupture pour Vélingara.