#Vélingara – Etat civil, règlement de conflits, mobilisation des communautés : De bons points dans les établissements scolaires

En fin janvier prochain, va prendre fin le projet «Garantir aux adolescents et jeunes filles une éducation de qualité, équitable et sans violence dans la région de Kolda». Gune-Kolda, qui a obtenu, pour ce projet, la confiance de la Fondation Gune-Barcelona, a mené ses activités dans 20 établissements scolaires de la région de Kolda. Samedi passé, des collaborateurs du projet s’étaient retrouvés à Kolda pour une journée de capitalisation.Par Abdoulaye KAMARA (Correspondant) –
«Les thématiques sur les violences basées sur le genre, déroulées par Gune-Kolda dans nos établissements, nous ont particulièrement touchées en tant que filles. Ces sensibilisations ont apporté un changement de comportement de la part des filles, des parents et même des enseignants. Nous discutons de plus en plus avec nos parents, abordons avec nos mamans des sujets dits tabous, les professeurs sont bienveillants à notre égard. Je demande aux parents, aux pères surtout, de s’aménager du temps pour discuter avec leurs filles. Ce qu’ils ne font pas souvent, pris par la recherche des moyens de faire vivre la famille. Que les filles se fixent des rêves et se donnent des moyens de les atteindre, elles pourront ainsi s’éviter des ennuis dans la vie. Pour ma part, connaissant mes droits et devoirs, je puis m’imposer partout en toute connaissance de cause.» En prononçant ces mots à l’occasion de la journée de capitalisation du projet «Garantir aux adolescents et jeunes filles une éducation de qualité, équitable et sans violence dans la région de Kolda», l’élève Mariama Diallo de la classe de Terminale au Lycée de Dabo (département de Kolda) ne savait pas qu’elle faisait tressaillir de fierté Mme Monica Sole, directrice de la Fondation Gune-Barcelona, partenaire de l’Association Gune-Kolda qui organisait cette journée à Kolda, samedi passé. Au terme de la journée, Mme Monica Sole, en guest-star, n’a pas caché sa satisfaction. Elle a noté avec bonheur : «En écoutant les filles parler, on sent qu’elles ont fait une prise de conscience. Elles ont trouvé des arguments pour convaincre les parents à les maintenir à l’école, à se battre pour réussir dans la vie, à faire prévaloir leurs droits. Je suis satisfaite.» Les propos de Mlle Mariama Diallo ne sont pas les seuls motifs de satisfaction des résultats obtenus par le projet dans les 20 établissements scolaires (de l’élémentaire, du moyen-secondaire) des départements de Vélingara et Kolda. M. Saïdou Sall, directeur d’école dans la commune de Dialambéré, a révélé : «Ce projet a aidé à l’établissement de pièces d’état civil pour 272 élèves des écoles élémentaires de la commune. En plus des formations faites sur divers modules en faveur des enseignants, des parents d’élèves et des élus locaux.»
A propos des formations, celle relative à la médiation et au règlement des conflits en milieu scolaire a particulièrement intéressé le Principal du Collège d’enseignement moyen de Kandiaye. Abdoulaye Camara a dit : «Des conflits entre villages ou familles sont souvent transposés dans l’espace scolaire par les élèves. Le Comité de médiation mis en place à la suite de la formation sur le règlement des conflits a permis de prévenir des disputes entre élèves et d’éteindre des foyers de tension entre villages et entre parents et enseignants.» Et puis : «la mobilisation des communautés autour de l’école a connu un coup de redynamisation avec la formation sur les outils communautaires de gestion de l’école, à savoir les comités de gestion de l’école, les associations de parents d’élèves et les associations de mères d’élèves», a noté Oumar Fall, Principal du Cem de Kabendou.
En plus des activités planifiées dans les établissements scolaires partenaires, Gune-Kolda a également organisé des sketchs contre l’usage de la drogue, les grossesses et mariages précoces, et initié des journées de dons de kits sanitaires à des collégiennes, ainsi que des émissions radiophoniques pour atteindre une masse critique de populations de la région pour éveiller sur les droits des adolescents à une éducation de qualité et sans violence.
L’inspecteur d’enseignement Aliou Touré, représentant l’inspection d’Académie à cette journée, a dit être optimiste pour la pérennisation du projet par les communautés qui ont reçu les formations et outils nécessaires à cet effet. Pour ce faire, M. Touré a appelé à une prise de conscience des acteurs de l’éducation et des élus locaux pour la sécurisation de l’état civil et la protection des enfants.
Ce projet, qui a duré 2 ans, a obtenu un appui financier de l’Agence catalane de coopération au développement (Accd) et l’appui technique de la Fondation Gune-Barcelona.
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