Par Abdoulaye KAMARA
– La 7ème édition de la Foire ouest-africaine des semences paysannes va démarrer aujourd’hui mardi dans le village de Djimini dans la commune de Saré Coly Sallé, département de Vélingara. C’est en tout, pendant 3 jours (du 15 au 17 mars 2022), 600 défenseurs de la semence paysanne, venant de 10 pays africains, des Asiatiques et des Européens, qui vont prendre part à la rencontre pour répondre à l’invitation de l’Association sénégalaise des producteurs de semences paysannes (Aspsp), qui est en partenariat avec la Coalition ouest africaine des semences paysannes (Coasp).
Le thème de cette année porte sur «Quels systèmes semenciers pour une transition agro-écologique en Afrique de l’Ouest ?», informe Alihou Ndiaye, coordonnateur de l’Aspsp et de la Coasp. Cette foire a entre autres objectifs de «redynamiser les circuits d’échanges et de plaidoyer pour les systèmes semenciers paysans, de renforcer les compétences des plateformes de promotion des systèmes semenciers paysans pour qu’elles puissent engager les débats aux niveaux local, national et régional, et contribuer à la médiatisation des systèmes semenciers paysans pour un meilleur soutien politique».
Au cours des 3 jours dans ce village situé à 1,5 km de la ville de Vélingara, les hôtes de Lamine Biaye, président de l’Aspsp basé à Djimini, auront comme principales activités, la participation à des séminaires d’information et de sensibilisation sur les cadres règlementaires des semences en cours sur l’espace ouest-africain, l’élaboration d’un plan de travail, la documentation et la capitalisation des expériences et innovations paysannes, la projection de films sur la souveraineté alimentaire, l’exposition et la présentation de la diversité semencière par les organisations paysannes.
«Il ne s’agit pas d’une foire commerciale, mais plutôt d’une foire d’échanges», a d’emblée indiqué Alihou Ndiaye. Car, poursuit-il, «pour les militants de la semence paysanne, la semence est un don de Dieu, naturelle, hétérogène, non vendable. C’est une matière vivante, membre à part à part entière des communautés qui ont su la sélectionner, la conserver, la perpétuer. C’est pourquoi le paysan ne pense jamais à privatiser sa semence, contrairement aux industriels qui l’ont labellisée, stabilisée pour la privatiser, la commercialiser finalement. Une manière d’ôter au paysan sa souveraineté semencière ; partant celle alimentaire».
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