533 chefs de village du département de Vélingara étaient en conclave jeudi passé. Histoire de passer en revue leurs difficultés mais aussi s’appesantir sur leur importante contribution dans la résolution de certains problèmes liés à l’état-civil, à la sécurité intérieure, à la coupe du bois et aux conflits sociaux.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant)

– Ils étaient 533 chefs de village du département de Vélingara à se réunir, jeudi passé, dans la grande salle de spectacles d’un campement touristique de la place. En face, ils avaient l’adjoint au Préfet du département, Mamadou Lamine Ngom, le président national des chefs de village, Mamadou Faye, le président départemental, Aliou Badara Baldé, ainsi que des délégués des régions de Ziguinchor, Sédhiou, Tamba­counda et Kédougou. L’objectif d’une telle rencontre, selon Aliou Badara Baldé, leur patron départemental, c’est de parler des difficultés que rencontrent ces auxiliaires de l’Etat dans la mise en œuvre de leur mission. Des missions qui sont liées à la sécurité intérieure, à l’enregistrement à l’état-civil, au règlement des conflits sociaux, à la lutte contre la déforestation, contre le vol de bétail, etc. Les chefs de village, les premiers interlocuteurs des citoyens à la base, peuvent, selon la bande à M. Baldé, contribuer grandement à la satisfaction des populations et de l’Etat dans ces domaines-là.
Toutefois, disent-ils, ils sont très peu valorisés par l’Admi­nistration, les municipalités ainsi que les forces de sécurité qui devraient pourtant être leurs premiers alliés. Bocar Baldé, président des chefs de village de la commune de Né­mataba, a dit : «Il nous faut avoir un identifiant, une sorte de carte professionnelle ou une écharpe qui nous permet d’accéder facilement à certains services et régler des problèmes sociaux. L’immensité de notre mission dans nos différents villages contraste avec le peu d’intérêt que nous accordent l’Administration publique et les forces de sécurité. L’Admi­nistra­tion a tout intérêt à valoriser la fonction de chef de village pour une meilleure contribution dans la satisfaction de certaines demandes sociales.»
Pour Moussa Baldé, président de la commune de Linké­ring, «il faut un forum communautaire dans chaque commune pour que les populations comprennent que les chefs de village sont des auxiliaires de l’Etat reconnus comme tels par le même décret qui nomme les autorités administra­ti­ves. Pour une plus grande respectabilité. Il y a trop d’incursions des politiques dans nos compétences».
Malgré ces difficultés, le président Aliou Baldé reconnaît qu’il y a un début de valorisation par l’Etat qui a payé 2 mois d’indemnités (juillet et août) et promet d’inscrire son paiement régulier dans le prochain budget. Le président national, Ma­madou Faye, a quant à lui enseigner : «Assurez dignement votre mission, mourez debout pour la cause de vos populations. Indemnités oui, pour vous accompagner. Sinon Dieu va vous rétribuer à coup sûr. Vous avez une mission divine.»
L’adjoint du Préfet du département, Mamadou Lamine Ngom, a rassuré : «Nous allons porter vos doléances au plus haut niveau de l’Adminis­tration. Ecrivez un mémorandum dans ce sens. Déjà nous vous invitons à collaborer avec l’Administration et les forces de sécurité et surtout à accepter de dénoncer.» Sur ce plan, Aliou Baldé a dit : «Nous nous sommes engagés à collaborer avec l’Administration et les forces de défense. Certains d’entre nous ont reçu des téléphones pour cela. Il nous faut des sessions de renforcement de capacités pour la tenue de nos cahiers de village pour l’état-civil et sur beaucoup d’autres sujets relevant de nos missions de tous les jours.»
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