Le communiqué de la division communication et relations publiques de la Gendarmerie nationale, invitant à une prise de conscience des populations pour préserver le potentiel de leurs unités, n’a pas été entendu par les manifestants pro Sonko du village de Darsalam Manda, dans le département de Vélingara. Dans la matinée de lundi, ce village, à une vingtaine de kilomètres de Médina Gounass, a eu sa dose de manifestations violentes, en soutien à Ousmane Sonko. De jeunes élèves qui venaient des écoles (ayant eu l’information de leur fermeture que une fois dans la cour) se sont ajoutés à une foule de manifestants, venus «d’on ne sait où» (selon un habitant du village) pour s’en prendre aux postes secondaires de la Gendarmerie, des Eaux et forêts et de la Douane. La gendarmerie est saccagée, portes et fenêtres enlevées avant d’être incendiées.
Les bureaux des Douanes et des Eaux et forêts ont également reçu la visite des manifestants qui ont mis le feu sur les abris mis à la devanture du poste. «La veille, comme s’ils avaient imaginé ce scénario, les agents ont quitté les lieux avec tout ce qu’ils pouvaient emporter. Il n’y avait rien à l’intérieur.» Selon une source qui se trouve sur place, les manifestants se sont transportés dans le chef-lieu de commune, Sinthiang Coundara, pour mettre le feu sur le poste de contrôle des Eaux et forêts. La mairie a failli être vandalisée quand des éléments armés sont arrivés sur place.
A rappeler que le village de Darsalam Manda, appelé au aussi Manda Douane, abrite le 2ème plus gros marché hebdomadaire de la région de Kolda après celui de Diaobé. Il se trouve à12 km de la Gambie et à une cinquantaine de kilomètres de la Guinée Conakry et constitue un important lieu de transit des passagers guinéens.

Diaobé, début des arrestations
La brigade de gendarmerie de Diaobé n’a pas mis du temps après son incendie, pour renaître…sur ses ruines. Le commandant de la brigade, M. Diallo, a repris du service le lendemain de l’incendie, dimanche. Ses éléments ont procédé à des arrestations. Une trentaine de jeunes sont arrêtés et transférés à la brigade de Vélingara. Pour réussir ce coup si rapidement, une source a renseigné : «Certains sont identifiés sur des vidéos, pour d’autres ce sont des effets des gendarmes qui sont retrouvés dans leurs domiciles et certains autres ont fait l’objet de dénonciation par des agents de renseignements qui auraient infiltré la manifestation. D’autres identifiés sur les supports médiatiques ont quitté le village aussitôt que les arrestations ont démarré.»
A rappeler qu’avant d’incendier la brigade, les manifestants ont emporté tout ce qu’ils pouvaient (vêtements, animaux domestiques et munitions) et détruit des documents trouvés dans les bureaux. L’enquête se poursuit.