Le Marché hebdomadaire sous-régional de Diaobé draine du monde et, certainement, génère beaucoup d’argent pour les commerçants et la collectivité territoriale. Malheureusement, la commune de Diaobé-Kabendou peine à quantifier, à sa juste valeur, le flux financier et humain dans ce marché. Cela, faute d’outils de gestion adaptés. Le maire demande à l’Etat du Sénégal de l’appuyer dans ce sens, pour une meilleure rentabilisation de ce haut lieu de commerce sous-régional situé dans la région de Kolda.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant)

– C’est connu, le Marché hebdomadaire de Diaobé, situé dans le département de Vélingara (Sud du Sénégal), est l’un des plus grands du Sénégal en termes d’affluence, de diversité d’origines de ses clients et, certainement, de chiffres d’affaires générés par semaine. Toutefois, personne ne peut attester, de science sûre, qu’il en est ainsi, faute de statistiques fiables produites par des cabinets compétents en la matière ou d’outils de gestion et de mesure détenus par la commune. Même pas le maire de la commune de Diaobé-Kabendou qui a compétence à gérer ledit marché. Bambo Guirassy l’avoue : «Nous ne pouvons pas donner de chiffres relatifs aux recettes collectées par semaine ou par mois. En tant que politique et institution hautement sociale, nous faisons dans la flexibilité dans nos rapports avec les commerçants. Et ce n’est pas rentable.» Le seul maire Pastef du département de Vélingara a lancé, de ce fait, un appel à l’Etat du Sénégal : «Pour quantifier les flux humains et financiers, les chiffres d’affaires et maximiser la collecte des taxes, nous avons besoin de l’encadrement de l’Etat du Sénégal. Pour l’heure, pour un correct paiement des taxes, nous utilisons juste l’arme de la communication, de l’explication pour convaincre les populations et commerçants de s’acquitter de cette obligation civique. Nous avons besoin de l’assistance de l’Etat pour mieux nous organiser. Mieux organisés, on pourra contrôler les chiffres, sinon nous serons en permanence dans des calculs de probabilité.» Le maire évoque le passé avec nostalgie : «Entre 2009 et 2014, j’étais maire de la commune. Avec l’aide d’un cabinet spécialisé, nous avions pu noter que, par semaine, le marché enregistrait 150 à 200 millions de francs Cfa dans le cadre des échanges de marchandises.» Les mêmes chiffres d’affaires restent-ils valables ? Bambo Guirassy précise : «On ne saurait le dire. Les mêmes produits et les mêmes nationalités continuent à fréquenter le marché : il s’agit des Gambiens, des Guinéens de Bissau et de Conakry, des Maliens, des Burkinabè, des Ivoiriens, des Sierra-Léonais et des Sénégalais originaires de toutes les régions. Les personnes peuvent sembler diminuer en nombre. C’est que le mode des transactions a évolué. Avec le e-banking ou e-money, on n’a plus besoin de se déplacer. Il suffit d’envoyer de l’argent par voie électronique pour que le partenaire local se débrouille à faire parvenir la marchandise.» Le maire Guirassy a donné ces éclairages vendredi passé, en marge d’une Assemblée générale de son Conseil municipal axée sur l’affectation d’un espace dans le quartier de Maréwé, sur la Rn6, pour la construction d’une station-service qui va abriter un restaurant et un magasin modernes. A l’unanimité, les conseillers ont validé ce projet qui devra générer «20 à 25 emplois selon les garanties données par le partenaire américain», a informé M. Guirassy.
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