Les communes de Sinthiang Coundara, Bonconto et Kandia n’ont pas respecté la loi sur la parité lors de l’élection des adjoints au maire. Un recours, écrit par des conseillers municipaux de l’opposition et déposé à la Cour d’appel de Ziguinchor, a poussé l’autorité judiciaire puis celle administrative à sommer les maires concernés de procéder à une élection complémentaire des membres du bureau. Par Abdoulaye KAMARA –

Dans une lettre en date du 5 février 2024, le sous-préfet de Saré Coly Sallé, Abdoul Konaté, s’adressait à Malick Dia, maire de la commune de Kandia, en ces termes : «Je vous transmets, pour exécution, la lettre N°0258/MIN/DGAT/DLP/DAPA du 8 janvier 2024 du ministère de l’Intérieur relative à la parité dans les bureaux des conseils municipaux issus des élections de 2022. En effet, suite à un recours de Monsieur Dickory Baldé, conseiller municipal à Kandia, pour non-respect de la parité dans le Bureau municipal, la Cour d’appel de Ziguinchor avait rendu l’arrêt n°24 du 30 mars 2022 portant annulation de l’élection complémentaire des membres du bureau du Conseil municipal de Kandia. Par conséquent, conformément aux dispositions de l’article 96 du nouveau du Code général des collectivités territoriales, je vous demande de convoquer, dans les meilleurs délais, une réunion du Conseil municipal avec un seul point à l’ordre du jour : «Election complémentaire des membres du bureau du Conseil municipal de Kan­dia.».»

Le maire Malick Dia n’a pas tardé à s’exécuter. Il a convoqué, hier lundi 12 février, le Conseil municipal pour satisfaire la demande de l’autorité administrative. A l’issue du vote, M. Dia a désormais 2 adjointes au lieu d’une dans le bureau qui a fait l’objet de recours par le conseiller Dickory Baldé. Mme Adama Diang Sow a remplacé Bacary Sané, anciennement premier adjoint, qui ne figure plus dans le bureau, et le reste est sans changement.

Les maires des communes de Bonconto et de Sinthiang Coundara ont dû recevoir, chacun, du sous-préfet de Bon­conto, une lettre au contenu quasi identique à celle reçue par Malick Dia. Car, Ibrahima Diao et Gallé Barry n’ont pas pensé à la loi sur la parité lors du vote pour élire leurs adjoints, il y a 2 ans.
Les conseillers municipaux de Boconto sont donc retournés aux urnes samedi 10 février. A l’issue du vote, Mamadou Saïdou Aïdara, auteur du recours, a jubilé : «Enfin, Bonconto a deux mairesses. Il n’y en avait aucune. C’était tout le sens de notre combat. Que l’on donne aux femmes leurs droits. Il n’y a aucune manifestation d’animosité dans notre démarche.»

Une semaine auparavant, le 4 février précisément, Sinthiang Coundara, dans l’arrondissement de Bonconto, a réparé le tort fait aux femmes politiques. Amadou Wagué, l’auteur du recours, a également eu son appréciation : «Désormais, les droits des femmes sont respectés. Il n’y avait aucune femme dans le bureau sortant. Nous en avons fait la remarque au maire, qui a refusé de rectifier, avant que nous nous décidions à déposer un recours. Les femmes ont jubilé à l’issue du vote. Reste à élire les membres des commissions. Nous veillerons, là également, à ce que la parité soit respectée.»
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