#Vélingara – Ouverture de la saison Kankourang 2024 Les règles de sortie du masque arrêtées

L’autorité administrative n’acceptera aucune sorte de dérive liée à la sortie du Kankourang pour la saison 2024 qui a été lancée jeudi dernier. Le Préfet du département de Vélingara l’a dit, avec fermeté, aux acteurs culturels qui s’intéressent à ce masque du groupe ethnique mandingue. C’était mercredi passé, au cours d’un Comité départemental de développement (Cdd) tenu dans la Salle des réunions de la Préfecture. Thierno Souleymane Sow a notamment fait entendre : «Une seule association, «Thiossane kankourang» en l’occurrence, est autorisée à sortir le Kankourang. Que tous les autres groupes dissidents rejoignent cette association. On ne veut plus rencontrer les problèmes qu’il y a eu les années passées.» Sans sourciller, l’autorité administrative a ajouté : «la gendarmerie va sécuriser les activités au niveau de la ville et en dehors», au niveau précisément des séances de bain et blanchissage hebdomadaires organisées pour les petits circoncis qui restent toute la semaine sans prendre de bain, portant la même tenue et assis sur des nattes.
Banding Sagnan, président de l’association «Thiossane Kankourang», a lancé un appel en direction de la jeunesse de Vélingara : «Tous sont invités à rejoindre le grand groupe. Aucun Kankourang qui n’a pas la caution de cette association ne devra sortir, autrement il fera face, avec ses responsables, aux rigueurs de la loi.»
«Thiossane Kankourang» va enrôler une centaine de mômes qui seront circoncis à ses frais et seront à sa garde le temps de leur guérison, qui dure souvent un mois ou un peu plus. Un mécène, natif de la localité, a bien voulu prendre en charge tous les frais liés à l’opération chirurgicale, aux soins à administrer, à leur alimentation, jusqu’à la sortie. Le temps de leur séjour dans un campement, nommé «dioudiou», leur sécurité sera assurée par le Kankourang qui, fort de ses pouvoirs mystiques, les protège des esprits maléfiques qui nourrissent de mauvaises intentions à leur endroit. Le masque rouge devra participer à l’éducation des enfants en se dressant en épouvantail devant leurs velléités de mauvaise conduite au cours de leur séjour dans le «dioudiou», et même quand ils se libéreront du joug de leurs gardes du corps ou «kintang». Le Kankourang, à travers ses sorties, agrémente aussi l’événement par des danses au rythme de sons endiablés du tam-tam.
Les années passées, les acteurs culturels du Kankourang ont souvent sorti le masque en rangs dispersés, provoquant des heurts parfois sanglants. Et c’est ce à quoi ne veut pas assister le Préfet dans la commune de Vélingara pour la saison 2024.
Par Abdoulaye KAMARA – Correspondant – akamara@lequotidien.sn