Machala rewbe Fouladou (Maref) est une organisation de la Société civile du département de Vélingara composée uniquement de femmes. Elle a formé, vendredi et samedi passés, une trentaine de ses membres aux techniques de plaidoyer pour leur implication dans les instances de prise de décision, et les a aidées à s’instruire sur la notion d’autonomisation des femmes.Par Abdoulaye KAMARA  –

Les hommes en ont eu pour leur grade, vendredi passé, dans un réceptif hôtelier de Vélingara. A l’occasion de la première journée de l’atelier sur «Plaidoyer pour l’implication des femmes dans les instances de prise de décision», la trentaine de femmes invitées par Machala rewbe Fouladou (Maref) ont peint en noir l’attitude assez phallocratique de leurs époux et/ou responsables politiques. Adja Tounkang Baldé, militante de longue date du Parti démocratique du Sénégal (Pds), explique : «Après plus de 20 ans de militantisme politique, j’en suis encore à jouer les seconds rôles quand il s’agit de décider pour la marche de mon parti et de la ville de Vélingara. Les hommes ont la manie de nous mettre en avant quand il s’agit de mobiliser, d’accueillir ou d’applaudir, mais jamais pour occuper les premiers rangs dans les instances de prise de décision. Il est temps de sonner la révolte contre cet ordre établi en leur faveur.» Le mot d’ordre est lâché : sonner la révolte contre l’ordre établi. Cet ordre misogyne, de l’avis des membres de Maref, infeste les vies politique, sociale et économique. «Comme première étape pour tenter d’inverser la tendance, il faut trouver les stratégies pour soigner le mal à la source, par le plaidoyer», a noté Mme Bâ Kadidiatou Traoré, présidente de Maref. C’est justement aux techniques de plaidoyer que Maref a formé ses membres basées dans toutes les 14 communes du département de Vélingara. Au cours de la formation, le consultant indépendant Ibrahima Gano, dans un langage accessible, a tracé les voies à suivre pour ausculter le mal, le mettre en lumière et tenter de lui trouver un remède. Il enseigne : «Après avoir identifié le problème, il faut l’analyser en profondeur en cherchant à en déterminer les causes et implications, et puis entrer en contact avec les cibles et partenaires pouvant aider à soigner le mal, ensuite élaborer les messages à délivrer, planifier les activités à dérouler et enfin procéder au suivi-évaluation desdites activités.» Au terme de l’atelier, Mme Bâ Kadidiatou Traoré a noté sa satisfaction et a fait des projections : «Nous sommes dans une année électorale. Il est bon que les femmes soient préparées à occuper les instances de prise de décision.

Ce sont les prochains jalons que nous allons poser.» Au menu de la 2ème journée de cet atelier, les femmes de Maref se sont familiarisées avec les différentes initiatives à prendre pour leur autonomisation, tout en notant qu’il s’agit d’une œuvre de longue durée pour laquelle il faut planifier des stratégies, s’entourer d’alliés sûrs et s’éduquer à la gestion des finances.

A rappeler que dans ce projet, Maref a comme partenaires techniques et financiers Vlf-Sénégal (Voix et leadership des femmes) et Ceci-Canada.
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