Bientôt un an que l’association Gune-Kolda est en train de dérouler un paquet d’activités dans des établissements scolaires (lycées, collèges et élémentaires) du département de Vélingara dans le cadre du «Projet de promotion du droit des filles à une éducation de qualité et sans violence». Une période assez suffisante pour observer un arrêt et apprécier ce qui a été fait, en bien et en mal, et puis proposer des mesures correctives et tracer des perspectives.

Par Abdoulaye KAMARA – Juin 2023-mai 2024. Voilà un an que l’association Gune-Kolda, en collaboration avec la Fondation Gune-Barcelona, est dans les établissements scolaires des communes de Kandiaye, Kounkané et Diaobé-Kabendou pour y dérouler un paquet d’activités dans le cadre du «Projet de promotion des droits des filles à une éducation de qualité et sans violence».
Jeudi dernier, Gune-Kolda a convoqué les acteurs des écoles partenaires à un atelier d’évaluation à mi-parcours dudit projet. L’objectif de l’atelier est, entre autres, selon Bouraïma Diao, président de l’association Gune-Kolda, de : «Rappeler aux acteurs des établissements scolaires partenaires de l’association Gune-Kolda les activités réalisées dans le cadre du projet, d’en relever les forces et faiblesses et recueillir des recommandations.» Au cours de cet atelier organisé dans un réceptif hôtelier de Kounkané, des parents d’élèves, des enseignants, des chefs d’établissements, des élus locaux et l’Inspection départementale de l’éducation ont relevé les points forts et faibles des activités du projet et ont dégagé des perspectives pour la poursuite de la collaboration entre Gune-Kolda et les écoles élémentaires, du moyen-secondaire des communes de Kandiaye, Kounkané et Diaobé-Kabendou, dans le département de Vélingara.

Mme Diénaba Mocouto Bayo, coordonnatrice du projet, a projeté et commenté les activités réalisées dans les écoles cibles. Il s’agit de la formation des élus locaux sur les rôles et responsabilités en matière d’éducation, formation des acteurs sur les droits des enfants et violences basées sur le genre, la formation et l’installation des médiateurs de l’école, appui pour l’obtention d’extraits de naissance, appui pour des activités de sensibilisation contre les mariages et grossesses précoces, octroi de serviettes hygiéniques aux filles. D’autres activités n’ayant pas fait l’objet de programmation ni de budgétisation ont été déroulées. C’est le cas du reboisement des écoles partenaires et de la sensibilisation contre l’usage de diluants sniffés par des élèves du collège de Kandiaye. Des activités appréciées par les enseignants et parents qui ont particulièrement insisté sur la nécessité de poursuivre l’appui et l’augmentation de la dotation en serviettes hygiéniques, ainsi que de plaider pour l’organisation régulière d’audiences foraines sur l’état-civil. Ce n’est pas tout. Il a été recommandé de trouver les moyens d’organiser des cours de renforcement et de remédiation, et de doter les élèves les plus éloignés de vélos.

Le maire de Diaobé-Kabendou, Bambo Guirassy, qui a participé à la rencontre, note : «Nous remercions Gune-Kolda pour s’être mis à nos côtés pour l’éducation de nos enfants. C’est une lourde responsabilité qui incombe à chaque parent d’abord, et puis à la collectivité territoriale. Nos filles sont souvent victimes de grossesses indésirables dues à la spécificité de la cité de Diaobé qui reçoit beaucoup d’étrangers. Pour la mise en place précoce des fournitures scolaires au niveau des écoles primaires, nous pourrions discuter avec nos fournisseurs pour leur disponibilité avant la libération des fonds de dotation par l’Etat du Sénégal.»

L’inspecteur de l’Enseigne-ment Ibrahima Baldé donne une «note équivalente 20/20 à ce projet qui est allé au-delà de ses prévisions en matière d’activités». Et puis Mme Monica Sole, directrice de la Fondation Gune-Barcelona, qui a trouvé les financements du projet auprès de partenaires espagnols comme l’Agence catalane de coopération pour le développement (Accd), a eu son appréciation : «Cette rencontre a prouvé et m’a convaincue que l’on ne peut pas se mettre entre 4 murs en Europe et imaginer les besoins des partenaires. Ce sont des rencontres du genre qui font ressortir les meilleurs projets, parce que se fondant sur des besoins réels.»

A rappeler que le projet de promotion des droits des filles à une éducation de qualité et sans violence a démarré effectivement dans la région de Kolda en juin 2023 et devra prendre fin en mai 2025. Il aura collaboré avec 20 établissements scolaires des départements de Kolda et de Vélingara.