#Vélingara – Protection des migrants et alternative à la migration irrégulière : Le Conseil départemental et Enda Tiers-Monde signent une convention de partenariat

2 projets de gestion des migrations de l’Ong Enda Tiers-Monde vont dérouler des activités d’informations, d’orientation, de prise en charge psychosociale et de résilience économique des migrants de retour et des potentiels migrants dans le département de Vélingara. «Pathways to protection» (P2p) et «Embrace» vont s’installer à Vélingara pour une durée de 3 ans (2025-2028). Le Conseil départemental et Enda Tiers-Monde ont signé la convention de partenariat hier vendredi.Par Abdoulaye KAMARA –
Le Carima (Centre d’accompagnement pour la réinsertion des migrants africains) va installer, à nouveau, ses bureaux au sein du Conseil départemental de Vélingara. Enda Tiers-Monde, qui l’y avait installé de 2018 à 2023, revient avec 2 autres projets en faveur des migrants de retour et des potentiels candidats à la migration irrégulière. Le président de l’institution, Elhadji Ibrahima Barry, a signé une convention de partenariat dans ce sens avec Enda, à l’issue d’une session de présentation des projets P2p ou «Pathways to protection» et «Embrace» ou «Explorer la mobilité et renforcer la résilience face aux effets du changement climatique pour les femmes du Sahel et des régions côtières».
Elhadji Ibrahima Barry, après avoir paraphé le document devant Mme Ndèye Sall, adjointe du Préfet du département, a déclaré : «Nous venons de procéder à la signature d’une 2ème convention avec Enda, dans le cadre du projet Carima, pour l’accueil, l’accompagnement, l’insertion et la réinsertion des migrants de retour. Les engagements du conseil étaient d’accueillir un bureau qui va servir de tampon, de contact avec les migrants de retour et potentiels migrants pour leurs informations et leur formation. Et le conseil avait respecté ses engagements en mettant à la disposition d’Enda un bureau dans ses locaux et en accompagnant les activités qu’Enda organise avec les structures de l’Etat en charge des questions migratoires, comme les Baos. C’est un contrat qui était arrivé à terme depuis 2023. Il s’agit d’un renouvellement. Nous sommes très satisfaits de le signer. C’était aussi l’occasion d’évaluer la première phase pour améliorer.»
Pour comprendre le contenu des programmes de P2p, Mme Absa Seck Thiam, responsable des programmes à Enda, a informé : «Enda est un partenaire-clé pour la mise en œuvre du projet P2p au Sénégal, qui intervient au niveau des départements de Vélingara et de la commune de Darou Khoudoss. Le P2p vient redynamiser le Carima, qui était déjà au niveau du Conseil département pour appuyer les migrants de retour et les potentiels migrants. Le projet s’est fixé 3 objectifs : la fourniture d’informations pour aider à une prise de décision plus éclairée avant et pendant le voyage, le renforcement de la protection et des conditions de subsistance. Nous intervenons aussi au niveau de la prise en charge psychosociale des potentiels candidats et des migrants de retour qui peuvent tomber dans une situation de détresse, de même que les candidats au voyage qui sont touchés par la pression migratoire, ou les familles qui ont perdu des proches sur le chemin de la migration.» Pour la dimension économique de P2p, Mme Absa Seck a ajouté : «Les candidats à la migration et les migrants de retour seront accompagnés dans la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus en partant de leurs besoins et des potentialités de la zone.»
Pour le second projet, «Embrace», Diogal Mbaye, son coordonnateur, a fait le point : «C’est un projet de recherche-action qui vise le renforcement des capacités et la résilience des femmes en Afrique sahélienne et des régions côtières. Il s’agira de s’appuyer sur la production de connaissances à travers des recherches participatives, et sur la base des résultats de ces recherches, mettre en œuvre de projets-pilotes pour renforcer la résilience des communautés face aux chocs climatiques, tout en protégeant les personnes en déplacement et en documentant les pratiques en vue de l’inspiration des politiques publiques.»
Vélingara, pour mériter ces 2 projets, est reconnue pour être une des plus grandes zones pourvoyeuses de migrants irréguliers, et qui en paie annuellement un lourd tribut par la perte de nombre de ses fils. Les projets P2p et «Embrace» interviennent dans les régions de Kédougou, Kolda, Matam, Tambacounda et Thiès pour une durée de 3 ans (2025-2028). Ils ont pour partenaires techniques et financiers : le Conseil danois pour les réfugiés (Cdr), la Croix-Rouge danoise, la Direction du développement et la Coopération suisse.
Des vertus de la migration circulaire
Le président du Conseil départemental de Vélingara trouve que la migration circulaire est une alternative pertinente à la migration irrégulière. Elhadji Ibrahima Barry a listé les vertus de la migration circulaire en marge de la cérémonie de signature de la convention de partenariat entre son institution et Enda Tiers Monde. Il a notamment enseigné : «La migration circulaire est une bonne opportunité, parce qu’on peut l’utiliser doublement : d’abord il peut y avoir un retour d’expérience, d’expertise avec des gens qui partent travailler en Espagne, par exemple, qui peuvent nous ramener de nouvelles technologies, mais aussi ils pourront donner la bonne information aux candidats parce que l’Europe est toujours considérée comme l’Eldorado, le meilleur des mondes, alors qu’il n’en est rien. Ceux qui reviennent peuvent dire les choses telles qu’elles sont réellement.»
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