15 organisations non gouvernementales, programmes et projets étatiques, évoluant dans le département de Sédhiou et qui se sont spécialisés dans la protection et la promotion des droits des enfants, se sont imprégnés à Vélingara de l’approche changement par la culture dont l’Ong Grandmother project (Gmp-changement par la culture) est la promotrice au Sénégal ; pour une efficience des interventions visant un changement des comportements des communautés.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant) –
Les personnes âgées du département de Sédhiou, les grands-mères en particulier, vont connaître une seconde vie les prochains mois. 15 Organisations non gouvernementales (Ong), projets et programmes de l’Etat, évoluant dans ces terroirs de la Moyenne Casamance (Sud du Sénégal), ont pris l’engament de les impliquer dans la conception et dans le déroulement de leurs activités de terrain liées à la lutte contre les violences faites aux enfants, à leur protection, mais aussi à leur développement holistique. Ce, à l’issue d’une session de formation de 5 jours (du 3 au 7 janvier 2024) sur l’approche changement par la culture de l’Ong Grandmother project financée par l’ambassade des Pays-Bas. Mamadou Coulibaly, chargé des projets de Gmp-changement par la culture, a fait le point sur l’objet de l’atelier : «C’est une session qui consiste à renforcer les capacités des organisations locales des régions du Sud-est du Sénégal. Pour cet atelier, nous avons regroupé les organisations du département de Sédhiou. L’objectif est de partager les éléments de l’approche changement par la culture que nous déroulons dans le déroulement de Vélingara.»
Concrètement, les participants ont été amenés à réfléchir sur les éléments culturels à prendre en compte dans les stratégies communautaires de développement, en rapport avec la protection de l’enfant. Ce qui doit passer, pour Gmp-changement, par la culture, la valorisation des cultures positives locales en impliquant fortement les personnes âgées, les grands-mères surtout, qui, dans les familles et les communautés, jouent un rôle important dans la protection de l’enfant, des filles en particulier. Une approche et des éléments d’information qui ont eu le bonheur de convaincre les participants. Mariama Diallo, Point focal de l’Ong La Lumière à Sédhiou, a dit : «Au terme de cette formation, nous nous sommes imprégnés d’une nouvelle approche qui nous demande de baser nos interventions sur les cultures des communautés, des familles, en mettant en avant les grands-mères. Les grands-mères sont une ressource inestimable, un pilier important dans les familles. Nous nous sommes rendu compte que si nous les impliquons dans nos activités de lutte contre les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants, la promotion de la nutrition et de la santé des enfants, nous aurons plus de résultats. D’habitude, dans les familles, les grands-mères protègent les enfants, les soignent, conseillent et assistent les mères, nos organisations peuvent valablement profiter de leurs expériences et savoirs».
Assane Diédhiou, Membre du Réseau Siggil jigen à Sédhiou, a son appréciation aussi : «Nous avons fait une découverte à travers cette session de formation. Dans nos activités de promotion des droits de la femme, nous nous appesantissons sur une approche fondée sur les droits humains ; en faisant référence à des chartes, des lois, des conventions. Mais cette approche nous demande de tenter de prendre en compte les cultures locales, de nous baser sur celles-ci en abordant les communautés. Nous avons trouvé que c’est très pertinent, très innovant. Nous avons trouvé que l’Ong Gmp a été très inspirée de revaloriser la grand-mère, qui constitue un patrimoine à ramener à la surface pour la réussite de nos programmes.»
Cette formation, soutenue par l’ambassade des Pays-Bas, fait suite à celles organisées en faveur des organisations sœurs de Kédougou, Tambacounda et Kolda.
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