Le personnel de l’hôpital Aristide Le Dantec ne décolère pas et dénonce la vente annoncée de 3 ha pour financer «la reconstruction» du centre hospitalier.Par Justin GOMIS

– Le Président Sall a annoncé le début de la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec sur son site actuel. Après avoir enchanté les travailleurs, une annonce est venue parasiter cette joie : la vente annoncée de 3 ha n’a pas rencontré l’assentiment du Collectif des syndicats de la santé, qui a tenu un sit-in pour dénoncer cette décision. Le personnel a arboré des brassards rouges pour fustiger ce projet de «liquidation qui serait mûri avec la complicité de certains professeurs». «L’hôpital Le Dantec reste un hôpital mythique, c’est pourquoi le Collectif de la santé s’érige en sentinelle pour préserver ce patrimoine historique», a martelé hier El Hadji Abdoulaye Dione. Selon le coordonnateur des Syndicats des travailleurs de la santé, ce n’est pas un projet de reconstruction. «C’est un plan de liquidation», insiste-t-il. Les travailleurs de l’hôpital Le Dantec comptent s’opposer au projet de vendre 3 ha aux Indiens pour une valeur de 150 milliards en vue d’y ériger des immeubles de grands standings. «L’hôpital Aristide Le Dantec, en plus d’être un patrimoine national, est une école qui allie la santé, l’enseignement et la recherche. Nous exigeons, avec effet immédiat, l’annulation de la procédure de vente des 3 ha», dit M. Dione. «C’est une violation de la loi 6446 du 17 juin 1964 relatif au domaine national», enchaîne le coordonnateur du Collectif des syndicats. Il rappelle que les travailleurs avaient conçu un projet d’établissement en 2012. Ce «bijou» avait été même présenté au président de la République en 2014, qui avait promis de le réaliser.
Par ailleurs, les travailleurs exigent de l’Etat, le règlement du sort du personnel constitué de contractuels et de 80% d’employés rémunérés par l’hôpital, avant d’entreprendre tout travail et la construction de son projet d’établissement pour abriter d’autres structures. En tout cas, le Collectif des syndicats des travailleurs de la santé n’hésitera pas à mettre en branle un plan d’actions. «Après ce sit-in, nous allons organiser un point de presse pour alerter l’opinion nationale et internationale, avec les mouvements comme Frapp et Y’en a marre, et une grève générale en paralysant tout le système sanitaire», prévient le coordonnateur des syndicats des travailleurs de la santé.
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