Le discours de Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (Cea), lors de la 35ème réunion consultative du pré-Sommet de la campagne de l’Union africaine, est un véritable plaidoyer pour la lutte contre la circulation des armes en Afrique. Elle alerte qu’«un nombre élevé d’armes à feu circulant sur l’ensemble du continent continue systématiquement de faire taire les voix des femmes, les privant de dignité humaine à des niveaux sans précédent». Elle regrette que l’écart économique entre hommes et femme soit toujours énorme. En plus, elles sont toujours victimes de persécutions dans les conflits. «Malheureusement, cela ne se matérialisera pas avec des chiffres montrant par exemple que plus de 200 000 femmes ont été violées depuis la deuxième guerre du Congo. Nous devons faire taire les armes maintenant», appelle-t-elle.
Par ailleurs, Vera Songwe rappelle l’impact des armes à feu sur l’éducation des filles : «Avec ces chiffres, nous ne pourrons sérieusement jamais réaliser l’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063, l’Afrique que nous voulons. Nous le savons et nos dirigeants le savent également.» La Secrétaire exécutive de la Cea insiste sur l’importance d’ouvrir ce programme de lutte à d’autres acteurs pour espérer sa réussite. «Nous devons également impliquer le secteur privé dans cette campagne. Le secteur privé fabrique et vend les armes à feu, nous devons donc nous assurer de leur participation à cette conversation.»