Vivre libre tout en respectant l’environnement ! C’est bel et bien possible. C’est en tout cas l’invitation de Sea Diallo. L’artiste pluridisciplinaire a fait un tri du fond de son atelier pour l’exposer à la Galerie nationale. Une rétrospective qui en dit long sur son intention de «réconcilier l’homme avec lui-même, avec son environnement et avec Dieu».

L’homme en s’adonnant à une quête effrénée de l’opulence, de la richesse, n’est-il pas en train de signer la fin de son existence ? Si la majorité des composants du globe en est consciente, ils ne sont pas nombreux ceux-là qui sont prêts à s’y investir pour renverser la tendance. Les médias traditionnels étant dans leur rôle d’alerte, tentent tant bien que mal, mais le constat est là. Sea Diallo, qu’on ne présente plus, fait de sa vie un exemple. En effet, ayant fait 10 ans dans le monde actif comme agent de maîtrise, l’artiste pluridisciplinaire claque la porte et tente de «réconcilier l’homme avec lui-même, avec son environnement et avec Dieu». A cet effet, il a sorti du fond de son atelier ses œuvres pour les partager avec le public. Elles sont actuellement à la Galerie nationale pour une exposition rétrospective. Des sculptures essentiellement composées d’oiseaux soit superposés ou dans un cercle en passant par des tableaux en acrylique sur de l’huile de kraft, le septuagénaire se pose en défenseur de la nature mais refuse l’étiquette de donneur de leçons.
«Avec l’art, on se découvre de plus en plus. Il nous éduque, il nous améliore. C’est une école pour l’homme. Par rapport aux voies de soufisme, c’est l’imprégnation de la jonction entre tous les éléments : que ça soit le règne végétal, minéral, l’humain, l‘astral, c’est un tout. Il faut arriver à voir la composition et à jouer sa symphonie. Si nous avons la conscience tranquille d’avoir joué notre symphonie, il faut laisser aux autres la liberté de pouvoir apprendre à leur rythme, afin de jouer leurs symphonies. Je ne suis pas un donneur de leçons. Je ne fais que partager par le biais de l’art», a-t-il dit jeudi lors du vernissage.
Des œuvres exposées, la présence remarquée de la couleur jaune synonyme de fête et de joie, égaye et fait rayonner la Galerie nationale. Il est vrai que le jaune est une couleur chaleureuse et stimulante mais on ne peut ne pas l’associer aux traîtres, à l’adultère et au mensonge, au regard des tableaux. Plus loin, les sculptures font planer le visiteur.
«Dans ma voie de soufisme, je veux réconcilier l’homme avec lui-même, avec son environnement et avec Dieu. Car l’homme est en conflit avec Dieu. Il y a une raison pour laquelle nous avons été créés. Il faut qu’on se connecte avec cette raison. Vous devez vous remettre en question dès que vous pensez pouvoir faire du mal à quelqu’un. L’homme est le remède de l’homme. L’homme est un trésor de Dieu, et ce quel que soit l’adversité. Les derniers tableaux sont une ouverture vers l’élévation. Dieu a créé l’homme pour qu’il soit libre dans le respect de l’environnement. Les dogmes sont des prisons, c’est pourquoi je suis loin de la religion même si je suis musulman», a-t-il expliqué. C’est un appel à l’autocritique, un voyage en soi pour déceler ses zones d’ombre pour une humanité plus hu­mai­ne ? Pour en avoir le cœur net, le déplacement à la Galerie nationale s’impose. Les tableaux y sont pour 3 semaines.