Diplômée en astrophysique, Caroline Guèye est une grande sportive et une bonne musicienne qui parle 5 langues. A toutes ces qualités vient s’ajouter celle de l’artiste plasticienne. Laquelle a fait parler d’elle avant-hier lors du vernissage de son exposition «Sos podpa : Pillage organisé des poissons africains», car Abdou Aziz Dieng, conseiller au ministère de la Culture, émerveillé par le travail magnifique de l’artiste, n’a pu contenir sa joie. Il pense que Caro est une surdouée qui se fera un nom dans le monde.

Il est immense et occupe tout le centre de la salle de l’espace Vema où se tient l’exposition «Sos podpa : Pillage organisé des poissons africains». Il attire les visiteurs et attise la curiosité chez ces derniers qui ne cessaient de demander : «C’est quoi ce truc ? Ça fait partie de l’expo, etc.» Mais lui n’est autre qu’un bateau de pêche avec tout ce que cela comporte, installé au milieu de l’espace et qui saute à l’œil dès que l’on met les pieds dans cette galerie. Un bateau, oui, mais diffèrent de ceux qu’on a l’habitude de voir, c’est-à-dire pas dans le vrai sens du terme. Il s’agit tout simplement d’une installation de l’artiste plasticienne Caroline Guèye, dénommée «Il pleut dans la mer», qui dénonce la pêche abusive et illégale. Elle l’a fabriqué à l’aide de filets qu’elle a rapportés de la Mauritanie et des cordes ainsi que de petits sacs prenant la forme d’un bateau. «L’installation était très difficile, ça a demandé beaucoup de travail», a lancé avant-hier l’artiste Caroline Guèye, lors de la cérémonie de vernissage de son expo. Outre celle-là, une autre installation a été faite pour rejoindre le thème de la mer et de la pêche. Il s’agit de milliers d’élastiques suspendus, ne cessant de bouger, qui rappellent le mouvement des vagues, les oscillations etc. Un sujet très astrophysique dont la métisse franco-togolo-sénégalaise s’est inspirée de la théorie des cordes pour la réaliser. Au-delà de cela, des tableaux au pastel, à l’acrylique, une tapisserie, des portraits à crayon etc. ont été exposés.
A travers ces toiles, l’artiste a utilisé la beauté de son art pour dénoncer le pillage de nos eaux avec l’équilibre, l’harmonie et les mélanges de couleurs. Un travail magnifique qui n’a pas laissé indifférent le conseiller au ministère de la Culture, Abdou Aziz Dieng. «A chaque exposition, on note une montée de sa part. Pour moi, Caroline est une surdouée qui fera parler d’elle dans le monde. Tant pis pour ceux qui ne l’auront pas compris très tôt. Parce qu’elle est diplômée en astrophysique. Elle est une grande sportive, une bonne musicienne qui parle 5 langues», complimente-t-il. Non sans ajouter que les œuvres sont tout simplement belles, et qu’il trouve «comme d’habitude ce qu’elle fait extraordinaire».
Par ailleurs, l’on ne pourrait ne pas mentionner que cette physicienne de formation porte un grand intérêt à la personne de Nelson Mandela, car dans toutes ses expositions, on voit la figure de ce dernier. «Il me suit toujours dans mes expositions. J’ai fait énormément de portraits de lui. Et je pense que c’est un homme admirable et brave», dit Mme Guèye. Qui, revenant sur le thème de son expo, demande aux gens de prêter un peu plus attention à «nos ressources halieutiques parce que ce n’est pas quelque chose à laquelle on pense. Et au signal, il y a très peu d’associations de pêcheurs etc.» L’exposition prendra fin le 7 mars prochain.
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