L’exposition «Séentu the chronicle», ouverte jeudi à Dakar, met en lumière à travers des images les rapports entre l’homme et la nature. L’artiste photographe et designer Aldi Diassé attire l’attention sur les enjeux de la préservation de l’environnement.

Une photographie avec des images à couper le souffle. Elles montrent la nature dans toute sa splendeur. Un art qui parle du rapport entre l’environnement et les hommes et surtout les enjeux de sa préservation. Bienvenue à l’exposition Séentu the chronicle de l’artiste photographe et designer Aldi Diassé. Le hall de cet hôtel, situé sur la route de l’aéroport militaire de Yoff, brille et vit au rythme de la musique avec des visiteurs qui ont les yeux sur un tableau, accroché au mur, qui sirotent un verre de boisson. Smartphones en mains, deux femmes essayent de décortiquer le message à travers la photo d’un enfant debout sur une pirogue, le regard fixé vers l’horizon. «Il se pose des questions sur le futur de l’humanité», explique Aldi Diassé. Sur une autre, ce sont des pirogues laissées à quai sous un soleil couchant. Le photographe révèle qu’elle a été prise il y a une semaine à Mbour, sur la Petite Côte, une zone où la pêche est l’une des activités des habitants. «C’est pour parler de la surpêche au Sénégal. Ce sont des choses qui interpellent tout le monde. A chaque fois, je vais dans des villes ou villages de pêcheurs. Il y a tout le temps ce mot qui revient, ‘’ça ne marche plus comme avant’’, ‘’on n’a plus de poissons comme avant’’. Parce que maintenant on a beaucoup plus de pêche industrielle, de licences octroyées, etc.», dixit le commissaire de l’exposition. Ce dernier fait ainsi un plaidoyer en faveur des acteurs de la pêche qui crient à toutes les occasions leur ras-le-bol sur l’octroi de licences de pêche aux bateaux étrangers.
Sur un tableau sans légende, c’est une île paradisiaque qui est présentée aux visiteurs. Il s’agit bien de Fadhiouth, la charmante île aux coquillages. Le photographe montre ici que les habitants vivent en parfaitement harmonie avec la nature. Cela est une façon pour lui de rappeler l’importance de la nature. Il estime qu’exposer ce beau coin du pays est également une manière de vendre la destination Sénégal. D’ailleurs, la culture n’est pas en reste dans le cadre de la promotion du pays.
Dans la région de Kédougou, précisément le pays bassari, Aldi Diassé sort la beauté et la richesse culturelle à travers des clichés de femmes en parures traditionnelles.
En outre, l’artiste n’a pas oublié de rappeler aux populations les conséquences de l’avancée de la mer avec l’érosion côtière constatée au niveau de la corniche de Cambérène, à Dakar. Il résume ainsi le thème de son exposition. «Quand on parle de chroniques, on parle d’évènements, de choses qui se sont passés. Maintenant quand on m’a demandé de faire une exposition, je me suis dit avec la situation de la crise sanitaire, pourquoi ne pas faire une exposition pour éveiller les consciences sur l’importance de la nature», dit-il. Le lien, exprime-t-il, pendant la période de confinement un peu partout dans le monde, la nature a commencé à renaître. La cause, les émissions de gaz à effet de serre ont drastiquement diminué avec l’arrêt des vols, la suspension du fonctionnement de beaucoup d’usines, etc.
Par ailleurs, Aldi Diassé a indiqué qu’il rencontre beaucoup de difficultés liées au financement. En attendant des solutions, il rêve d’une nature où il fait bon vivre pour les générations futures.