Madiambal Diagne va repasser, le 4 novembre prochain, devant la Chambre d’instruction du Tribunal de Versailles. Le fondateur du Groupe Avenir Communication dénonce une procédure politique. Par Dieynaba KANE –

 La Chambre d’instruction du Tribunal de Versailles a levé hier le contrôle judiciaire qui frappait Madiambal Diagne. Il n’est pas soumis au système d’émargement. Après avoir comparu hier, il a vu son audience être renvoyée au 4 novembre prochain, à la demande de ses avocats pour mieux préparer leur défense dans le cadre de la procédure liée au lancement du mandat d’arrêt international par le président du Collège des juges d’instruction près le Pool judiciaire financier (Pjf).

M. Diagne a déclaré, à l’issue de l’audience d’hier, qu’il avait demandé à la Cour que l’audience soit publique, afin que la vérité soit connue de tous. Ce qui a été refusé pour «la sérénité des débats», avec une programmation de la future audience devant la Chambre du conseil à huis clos. «On ne cache rien. D’ailleurs, nous avions demandé à la Cour de faire une audience publique pour que chacun puisse savoir ce qui se cache derrière ce dossier. Mais la Cour a préféré, pour la sérénité des débats et afin de ne pas entacher les relations entre la France et le Sénégal, tenir l’audience à huis clos, en chambre du con­seiller», a-t-il précisé. Madiam­bal Diagne a en outre réaffirmé sa volonté pour que «toute la lumière soit faite» et promet que «le Peuple saura la vérité» sur cette affaire.

Après le report de son audience, Madiambal Diagne s’est exprimé sur cette affaire. Lors de ce bref entretien, M. Diagne a insisté sur le caractère politique de ce dossier. «C’est un dossier politique, tout le monde le sait ! Ils ont essayé par tous les moyens de m’arrêter, avec des convocations plusieurs fois, sans y parvenir. Là, ils ont monté un dossier pour me faire arrêter. La manière dont ils s’y sont pris, montre bien qu’il s’agit d’un dossier politique», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il annonce que ses avocats voudraient une saisine du Groupe de travail de l’Onu sur les détentions arbitraires afin de dénoncer les arrestations de sa femme et de ses deux enfants. «Jusqu’à présent, le juge d’instruction et le procureur près le Pjf refusent de signer le pouvoir disant à leurs avocats de porter plainte contre l’Etat du Sénégal à Genève. Depuis trois semaines, il n’y a aucune évolution. Vous pensez que ce n’est pas une persécution ? C’est cela qui écœure les gens», regrette Madiambal Diagne.

Audience du 4 novembre : le Frds appelle à la mobilisation
Madiambal Diagne peut compter sur le soutien du Front de résistance de la diaspora sénégalaise (Frds). Cette organisation, qui a accompagné hier M. Diagne à son audience à la Cour d’appel de Versailles, s’est réjouie, dans un communiqué, «de la levée de son contrôle judiciaire» et espère «que le juge appréciera les arguments de son avocat visant à démontrer la cabale montée de toutes pièces pour neutraliser un adversaire». Le Frds, qui se tient aux côtés du fondateur du Groupe Avenir Communication dans cette lutte, «appelle à la mobilisation, lors de la prochaine audience qui se déroulera le mardi 4 novembre 2025 à 9h 00 précises à la Cour d’appel de Versailles». Et de déclarer : «Le Frds, fidèle à ses engagements, sera à ses côtés pour dénoncer les agissements du régime de Sonko-Diomaye dont le seul programme réside dans les arrestations et les détentions arbitraires.» Rap­pelant que l’épouse de Ma­diambal Diagne, ses enfants et son ami sont tous en prison, les membres du Frds dénoncent, «avec la dernière énergie, cette persécution et cette volonté manifeste de faire taire un homme».
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