Pour avoir partagé la vidéo de la dame humiliée à Sacré-Cœur sur son compte twitter, le directeur exécutif de la Section sénégalaise d’Amnesty international s’attire les foudres des conseillers des prévenus qui ont vu hier leur procès renvoyé au 30 juillet prochain. Pour les robes noires, Seydi Gassama «est le premier fautif dans cette affaire» et «devait être mis aux arrêts et traduit en justice», si on était dans un Etat de droit.

Seydi Gassama doit être arrêté, d’après Me Abdinar Ndiaye, qui assure la défense des trois prévenus arrêtés dans l’affaire de la dame humiliée à Sacré-Cœur. La robe noire a profité du renvoi de l’audience pour faire une plaidoirie à charge contre le parton de la section sénégalaise d’Amnesty international, Seydi Gassama, qui a partagé la vidéo sur son compte twitter pour, dit-il, s’indigner du traitement inouï qu’ a subi la dame F. ND, âgée e 31 ans, domiciliée à Sacré Cœur, avant de la supprimer sur demande d’un des proches de la dame. «Seydi Gassama est le premier fautif dans cette affaire. Si on était dans un Etat de droit, Seydi Gassama allait être mis aux arrêts et traduit en justice pour avoir partagé la vidéo. C’est à cause de lui que je me suis informé et d’ailleurs tant d’autres personnes, moi qui assure la défense des prévenus», peste Me Ndiaye.
L’avocat ajoute que non seulement la publication ou montage d’audio ou vidéo, portant atteinte à la vie privée d’autrui, via les réseaux sociaux est un délit, mais également poursuivi doublement pour «violation du secret de correspondance et divulgation d’enregistrement» sur la base de la loi de 2016. Et l’article 363 du Code pénal dispose : «Est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 500 000 francs à 5 000 000 de francs celui qui, au moyen d’un procédé quelconque, porte volontairement atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui : en captant, enregistrant, transmettant ou diffusant, sans le consentement de son auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ; en fixant, enregistrant, transmettant ou diffusant, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé» , explique Me Ndiaye.
Placés sous mandat de dépôt et envoyés en prison,  Ibrahima Diaw, Babacar Ndiaye et Moussa Diallo, auteurs présumés de la vidéo choquante largement diffusée sur les réseaux sociaux sur une dame accusée de vol, ne verront pas leur procès se tenir ce vendredi 24 juillet au tribunal des flagrants délits de Dakar. En effet, sur demande de la partie civile, le procès a été renvoyé au 30 juillet.
«Lorsqu’une affaire vient pour la première au Tribunal, l’une des parties peut solliciter un renvoi.  Et c’est ce qui est à l’origine de ce renvoi. Ils sont dans leur droit. La loi le leur permet.  Surtout que dans cette affaire, la défense a communiqué à la partie civile une vidéo retraçant des éléments factuelles du dossier», déclare l’avocat des prévenus, Me Abdinar Ndiaye.
Avec Pressafrik