Alors qu’ils constituent à ce jour les principales victimes de la pandémie au niveau local, tous les enfants ne sont pas dépistés au Sénégal. Dans leur majorité, ils se trouvent, dans leurs familles, des adultes infectés par le Vih. Pour accéder à eux, la principale stratégie reste, selon le chef de la Division Sida au ministère de la Santé et de l’action sociale, le dépistage de la fratrie. Mais, la question reste un peu sensible. «C’est dépister l’ensemble d’une famille. Avec les stigmatisations et la discrimination qui entourent cette maladie, c’est un peu difficile. Mais, avec l’aide surtout des communautaires, des associations de personnes vivant avec le virus, on devrait y parvenir», explique Dr Cheikh Tidiane Ndour. Il s’exprimait hier, lors de la Journée mondiale de lutte contre le Vih Sida, dont la 33e édition est placée sous le thème : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au Sida, mettre fin aux pandémies.
Dr Ndour estime qu’il suffit de mettre la main sur les enfants, pour pouvoir les traiter et les protéger à jamais par rapport à cette maladie vieille de quatre décennies, et qui a fait 32 millions de victimes à travers le monde. Le Sénégal est à moins de 43 mille personnes infectées par le Vih, dont plus de 31 mille sous traitement. En matière de dépistage, on est autour de 98% de personnes vivant avec le virus dépistées. Parmi elles, plus de 85% sont sous traitement. «81% de personnes traitées ont une charge virale indétectable. Le pays est loin des trois 95, mais des progrès notables ont été réalisés depuis ces nombreuses an­nées», semble se réjouir le chef de la Division Sida. Le Sénégal est l’un des pays qui a eu les premières initiatives de prise en charge, dès le premier cas en 1987.
Il faut noter que le président de la République a décidé d’allouer 2 milliards de F Cfa, pour renforcer les crédits destinés à la lutte contre le Sida, à compter de la gestion 2022.
Par Khady SONKO – ksonko@lequotidien.sn