Par Khady SONKO – Le chef de l’Etat a décidé d’ajouter deux milliards F Cfa dans le prochain budget accordé au Fonds national de lutte contre le Vih/Sida. Macky Sall s’engage à porter le plaidoyer des acteurs de la santé auprès de l’Union africaine pour un renforcement du financement de la santé.
Le financement de la lutte contre le Sida ralentit les efforts alors que le taux de prévalence ne cesse de baisser. Le chef de l’Etat s’est engagé hier, aux côtés des acteurs de la santé, pour faire le plaidoyer au niveau de l’Union africaine et des partenaires au développement, pour que les montants accordés à la lutte contre le Vih soient renforcés. Evidemment, Macky Sall veut que ce renforcement des moyens commence par les Etats africains, qui sont les plus touchés par cette maladie. Charité bien ordonnée commence par soi-même : le Président Sall a demandé au ministre de la Santé et de l’action sociale de mettre, dans le prochain budget, 2 milliards de plus dans ce combat dont la moitié sera réservée à la lutte communautaire de la Société civile. Et le reste sera versé au Conseil national de la lutte contre le Sida pour augmenter le nombre de personnes vivant avec le Vih prises en charge.
Par ailleurs, le Président Sall a magnifié le soutien constant de l’Onusida et du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Selon le président de la République, les maladies n’ont pas connu le traitement adéquat, par défaut de prise en charge dans les budgets sur le continent. «Ce n’est pas que les Africains n’ont pas la volonté politique ou ne font pas les efforts qu’il faut. Le monde étant ce qu’il est, il y a une différence de développement et les pays développés qui, lorsque la pandémie s’est manifestée, se sont d’abord sécurisés. Ce qui est compréhensible. Je les comprends, je ne les critique pas, ils se sont sécurisés, ont gardé les vaccins. Même pour les masques, on a assisté aux batailles dans les aéroports, d’abord pour protéger leurs populations. Pendant ce temps, il y a d’autres qui vont faire les frais parce qu’ils n’ont pas découvert le vaccin», a expliqué Macky Sall. Il s’exprimait à la cérémonie de clôture du Sommet régional de haut niveau sur le Sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. A l’en croire, les Africains se battent pour produire les vaccins qu’ils n’ont pas découverts, montrant davantage la vulnérabilité du continent trop dépendant des firmes pharmaceutiques étrangères. Ce combat contre le Sida est le même contre le Covid-19 et les autres maladies, dont certaines ont été éradiquées. «Nous devons vaincre ces maladies pour qu’elles ne soient pas endémiques sur le continent africain, pendant que les autres ont dépassé ces maladies», appelle le chef de l’Etat. Il exhorte les Africains à être aux avant-postes. «Que les Etats prennent conscience de leur responsabilité dans la part à apporter dans la lutte», insiste le chef de l’Etat.
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