A deux mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les violences et la répression des voix dissidentes augmentent de jour en jour. Le constat a été fait par Amnesty international qui alerte sur cette situation de violence préélectorale. Dans les villes de Divo et Bonoua au sud et sud-est du pays, la marche, vendredi 21 août, des femmes opposées à la candidature à un troisième mandat du Président Alassane Ouattara, a été brutalement dispersée par des jeunes. Les violences qui ont suivi ont occasionné plusieurs blessés et des pillages et incendies de magasins. Selon Amnesty International, les femmes manifestaient les mains nues au moment où elles ont été attaquées par des groupes de jeunes armés de machettes et de gourdins.
«Dans un pays qui, il y a moins de dix ans, connaissait de graves violations des droits humains dans un contexte électoral avec plus de 3000 morts, il est important de réagir immédiatement pour apaiser la situation», a déclaré Samira Daoud dans un communiqué.
La directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International exhorte les autorités à protéger la population et à mettre fin aux violences. «L’impunité risque d’être un vecteur-clé de nouvelles violences si toutes les personnes soupçonnées d’en être responsables à Divo et ailleurs, ne sont pas traduites en justice dans le cadre de procès équitables», avertit Samira Daoud.
Amnesty international a en outre noté à Divo et Bonoua des menaces verbales entre partisans de l’opposition et du pouvoir sur les réseaux sociaux, une série d’arrestations arbitraires et l’interdiction jusqu’au 15 septembre des manifestations sur la voie publique.
Pour l’Ong, l’interdiction des manifestations annoncée le 19 août par le Conseil des ministres est contraire au droit de réunion pacifique garanti par les normes internationales relatives aux droits humains. «Elle semble être politiquement motivée afin d’empêcher les opposants à la candidature du Président Alassane Ouattara à un troisième mandat d’exercer leur droit à la liberté d’expression», analyse Amnesty international.