Le journaliste sénégalais, Ousseynou Nar Guèye, a procédé ce jeudi 21 janvier au lancement de son premier roman intitulé : «Waïyyendi m’a tuer.» L’ouvrage, qui se construit autour d’une histoire de chasse à l’homme contre le héros par des hommes dont des fans de Waïyyendi sont supposés être les commanditaires, fait la part belle à l’onirisme dans un style gourmand de mots et de créations métaphoriques inspirées du wolof.

Après des années de réflexion et de remise en question, le journaliste, Ousseynou Nar Guèye, trempe sa plume dans l’encre et publie son premier roman intitulé : Waïyyendi m’a tuer. Un roman dans lequel il est motivé à réussir un mélange homogène sur la culture sénégalaise. «J’avais cette motivation au départ. Mais j’avais une obsession autour de la rémunération des chants, de la musique au Sénégal qui est un domaine dans lequel je me suis investi pendant dix ans», souligne-t-il. Le journaliste, auteur et éditorialiste, précise que le titre s’est imposé à la fin de l’écriture. «C’est un titre qui est venu à la fin de la rédaction.» Dans Waïyyendi m’a tuer, Karbala est le bras droit de Waiyyendi, une star «des chants à rythme ternaire» du pays de Nittie, sur le continent dénommé la Negritie. Une musique que seuls les habitants savent apprécier et danser en raison de son caractère syncopé qui agit comme un exorcisme sur eux et leurs angoisses existentielles. Karbala s’oppose vite à deux cosociétaires de son patron au sein d’une association sur la question de la stratégie pour la loi sur la rétribution indirecte des chants, puis à son propre patron quand celui-ci prend le parti des sociétaires en question. «C‘est une histoire de chasse à l’homme contre le héros par des hommes dont les commanditaires sont supposés être des fans de Waïyyendi. Donc, c’est comme ça que Waïyyendi m’a tuer avec la faute d’orthographe, s’est imposé», explique l’auteur. «C’est un jeu de mots et je suis quelqu’un qui aime les jeux de mots. Au-delà de la signification qui fait un peu sourire», dit-il. Le roman aborde également les thèmes de l’amour, de l’amitié, de la politique et des luttes pour le pouvoir temporel. «C’est de l’amitié d’abord que peuvent naître des rapports professionnels. On a du mal dans notre société, notre culture, notre civilisation à travailler longtemps avec des gens sans que ceux-ci deviennent des amis,  des personnes avec qui on va pour des événements heureux et malheureux, avec qui on partage des choses au-delà du travail», souligne M. Guèye. «L’amitié est ici traitée comme une valeur suprême qui, une fois trahie, peut donner lieu à toutes les révoltes des concernés», a-t-il ajouté. «L’amour est exposé comme un moteur essentiel à l’activité sociale et professionnelle dont il est l’aiguillon», précise M. Guèye qui ajoute qu’il y a le thème de la «mort sociale» qui est aussi abordé dans ce livre. «C’est aussi un aspect sociétal dont nous avons très peur dans notre culture. Et souvent même plus peur même que de la mort physique». Le livre aborde enfin le thème de la politique et de la recherche du pouvoir temporel. «Il y a des personnalités politiques sénégalaises contemporaines qui sont évoquées», a-t-il indiqué.

Un livre drôle, profond…
Maîtresse de la cérémonie, Véronique Petetin, Docteur en lettres et enseignante à l’Ins­titut supérieur de management (Iam), estime que «le livre est drôle, profond, traitant de la Parole et des paroles, de la folie et du Fou, de tout dire ou pas, et surtout, surtout, il est un régal : de la langue, des mots, des jeux entre eux, du sous texte et des figures de style entre le wolof et le français ! Il y a du rap et des punchlines dans ses lignes». Ce premier de Ousseynou Nar Guèye Waïyyendi m’a tuer est un roman de 132 pages qui dresse le tableau, tour à tour transparent et translucide du voyage au bout de la folie, de Karbala surnommé El Pheno­meno par son patron dans un combat judiciaire contre plus forte partie. Combat qui tourne à la lutte à mort pour restaurer son honneur au péril de sa raison. Dans une écriture aux dimensions parfois hypnotiques, Waïyyendi m’a tuer fait la part belle à l’onirisme dans un style gourmand de mots et de créations métaphoriques inspirées du wolof. Les éditeurs qui ont voulu d’abord privilégier la sortie numérique du roman, annoncent que la version papier sera disponible à compter du mardi 2 février 2021.