Il est des dérapages qu’aucune circonstance ne peut excuser ni banaliser.
Les propos tenus par Waly Diouf Bodian, Directeur général du Port autonome de Dakar, et Fadilou Keïta, Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, franchissent la ligne rouge de la décence républicaine.
Le premier, à la tête de la troisième économie du pays, a osé comparer le sort d’un ancien président de la Répu­blique à un kidnapping d’Etat.
En évoquant l’exemple d’un Israélien qu’on aurait «endormi par piqûre, enfermé dans une valise et transporté dans la soute d’un avion», il est allé jusqu’à suggérer qu’on fasse de même avec Macky Sall.
Un tel propos n’a rien d’une métaphore : c’est un appel à la violence d’Etat, un discours de haine inqualifiable et indigne d’un responsable public.
Quant à Fadilou Keïta, annoncer que «Macky Sall sera poursuivi pour haute trahison et mis en prison» relève d’une instrumentalisation politique de la Justice et d’une confusion totale entre engagement partisan, populisme pastéfien et responsabilité d’Etat.
Depuis l’indépendance, le Sénégal n’a jamais connu l’humiliation d’un ancien chef d’Etat emprisonné, de Senghor à Macky Sall.
Jamais un Directeur général n’avait osé s’ériger en procureur politique.
Jamais la République n’avait toléré de tels propos, ni de la part de ses institutions ni de la part de ses opposants.
Ces deux hommes sont nommés par décret présidentiel sous le magistère de Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, censés servir la République et non se transformer en nervis politiques à la solde du président de Pastef, Ousmane Sonko, qui lui-même n’hésite pas à qualifier le président de la République de «dépourvu de courage politique».
Ce n’est plus de la critique : c’est une dérive dangereuse, un glissement vers la haine politique.
Leur parole engage l’Etat. A ce titre, elle doit être tenue avec dignité, sens de la mesure et res­pect des valeurs républicaines.
Le Sénégal ne peut devenir une tribune d’insultes, ni un champ de règlement de comptes.
Aucune fonction, aucun poste, aucun pouvoir ne donne le droit d’appeler à la violence contre un ancien président de la République.
La République, ce n’est pas la vindicte.
La République, c’est la mesure, la loi et le respect de ceux qui ont servi l’Etat avec honneur, dignité et abnégation, qu’on les aime ou non.
Bougar DIOUF 
Président Ups
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