En visite à la Mac de Rebeuss, hier, Yassine Fall assure que les «crimes de sang, les atteintes graves à l’intégrité physique ou à la vie, ainsi que les actes de prévarication sur les deniers publics, ne sauraient bénéficier d’aucune indulgence».Par Justin GOMIS – 

Nouvelle ministre de la Justice, Yassine Fall prend ses quartiers et essaie de marquer son territoire. En visite hier à la prison de Rebeuss, la Garde des sceaux a évoqué, sans le dire, les enquêtes sur les évènements de 2021-2024, avec le début des auditions des supposées victimes de torture. «Les crimes de sang, les atteintes graves à l’intégrité physique ou à la vie, ainsi que les actes de prévarication sur les deniers publics, ne sauraient bénéficier d’aucune indulgence. La répression sera pleine, entière et assumée pour tous ceux qui bafouent les principes de Justice, de probité et de sécurité qui fondent notre pacte républicain», a déclaré la ministre de la Justice.
Pour Yassine Fall, la Justice doit être humaine et réparatrice, elle doit aussi rester ferme et sans complaisance face à la transgression des valeurs fondamentales de notre société. «La prison ne doit plus être un lieu de désespoir, mais un lieu de réinsertion, d’espoir et de deuxième chance», a-t-elle martelé. Elle martèle avec insistance : «Si la Justice doit être humaine et réparatrice, elle doit aussi être ferme et sans complaisance face à la transgression des valeurs fondamentales de notre société…»
A Rebeuss hier, elle s’est rendu compte du surpeuplement carcéral. «Depuis l’indépendance de notre pays, aucune nouvelle prison n’a été construite, alors même que la population carcérale n’a cessé d’augmenter», regrette-t-elle. Elle a mis à l’index, pour expliquer la situation, «l’échec» du Programme de modernisation des infrastructures judiciaires (Promij). Il prévoyait la construction d’un établissement pénitentiaire de 2500 places. «Ce projet, malheureusement, n’a jamais été achevé et s’est transformé en un véritable scandale de prévarication sur fonds publics», affirme la ministre. Elle promet des réponses concrètes, à la fois conjoncturelles et structurelles pour régler la question en promettant une «rupture, du pragmatisme et des réformes» : «Je suis venue ici non seulement pour constater, mais aussi pour agir. Ainsi, une série de mesures qui s’inscrivent dans une politique pénale plus humaine, plus efficace et plus conforme à nos valeurs seront prises.»
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