Le mouvement Y’en a marre salue la suppression du parrainage pour les Locales, mais souhaite que cela soit élargi à toutes les élections. Fadel Barro et Cie ont, par ailleurs, demandé à la Cedeao de jouer à fond la carte de la médiation au Mali.
Les parties prenantes au dialogue politique sont tombées d’accord sur la suppression du parrainage aux prochaines élections locales. Mais pour Y’en a marre, qui était en conférence de presse hier, à son quartier général, l’Etat doit aller plus loin. «Un pas a été franchi dans le dialogue. Maintenant il faut encourager toutes les luttes pour qu’on abroge cette loi sur le parrainage, dans toutes ses modalités, si on veut vraiment arriver à une démocratie effective et participative», a dit l’un des porte-parole du mouvement, Fadel Barro. L’ancien coordonnateur de ce mouvement activiste prévient que «si le parrainage continue, un jour le Sénégal va imploser parce que les citoyens constateront que ce n’est pas leur choix». Selon lui, le parrainage ne permet aux citoyens de s’exprimer valablement selon les candidats. M. Barro rappelle d’ailleurs que Y’en a marre était l’un des mouvements qui avaient combattu cette loi, ce qui avait valu à ses dirigeants dont Aliou Sané une arrestation lors de son passage à l’Assemblée nationale. «Il faut laisser les gens se présenter comme ils veulent car le parrainage est un moyen, malheureusement tel qu’il s’articule au Sénégal, pour le pouvoir de choisir avec qui il va aller aux élections», conclut-il.
La Cedeao et le Mali
Y’en a marre s’est, par ailleurs, exprimé sur la crise politique au Mali provoquée par le coup d’Etat contre IBK. Pour Aliou Sané, Thiat, Kilifeu, Fou Malade et Cie, la Cedeao doit s’assurer de toutes les garanties avant de penser organiser une élection présidentielle dans ce pays pour ne pas retomber dans les mêmes «erreurs». «On veut faire les choses à la va vite. Il faut du temps pour la médiation, sinon les mêmes causes pourraient avoir les mêmes effets», a alerté Fadel Barro. «N’est-ce pas que la Cedeao avait observé les élections législatives au Mali. Qu’est-ce qui est à l’origine du M5 ? Pour empêcher des citoyens qui ont été élus, ils ont annulé le vote pour faire passer leurs amis et leurs copains. IBK s’est inscrit dans la même trajectoire de Moussa Traoré, de ATT, c’est-à-dire la même corruption, le même despotisme, la mal gouvernance. Et aujourd’hui, des militaires ont encore pris le pouvoir», poursuit-il. Il rappelle qu’«un des opposants qui est le réceptacle de la contestation politique, Soumaïla Cissé, est entre les mains des jihadistes et que personne ne parle de lui». Mais également, l’activiste attire l’attention sur le fait que «tout le Nord du Mali est coupé». Avant d’en déduire que le Mali est un «semblant d’Etat».