On n’entrera plus au village de l’Ecole des sables à Toubab Dialao (commune de Yène) sans voir Léopold Sedar Senghor et plus au fond, Lucien et Jacqueline Lemoine. Germaine Acogny a tenu à rendre hommage à ces illustres personnalités de la culture en donnant leurs noms à l’allée menant à la maison de danse et à la salle de conférence. La cérémonie inaugurale s’est tenue samedi autour d’une journée riche en sons et rythmes. «Le Président Senghor est universel. Jacqueline et Lucien Lemoine, d’excellentes personnalités du théâtre et  de la littérature, sont des Haïtiens qui ont été adoptés par le Président Senghor et qui ont été les  parents de plusieurs artistes (…) On les a presque oubliés c’est pour cela que je leur ai rendu hommage. Il faut rendre hommage à Jacqueline et Lucien parce qu’ils ont donné leur bibliothèque et tout et on n’en parle pas. Moi je veux les glorifier», a expliqué Germaine Acogny  sous l’œil ravi du poète Amadou Lamine Sall. «Ce sont eux qui nous ont éduqués et qui nous ont formés», a d’ailleurs témoigné ce dernier parlant du couple Lemoine. M. Sall n’a pas aussi manqué de rappeler la volonté du poète-Président de faire du Sénégal la Grèce de l’Afrique à travers «la promotion des arts et des lettres».  «A l’Ecole des sables on ne danse pas  seulement. On travaille l’intellect, l’histoire de la danse, du monde politique etc.», a tenu à préciser la fondatrice de l’Ecole des sables, inscrivant l’initiative dans la trajectoire tracée par le Président-poète. «L’Ecole des sables accueille des danseurs de toute l’Afrique. Actuellement il y a un stage de rencontres et d’échanges de six semaines avec des participants venant de 17 pays d’’Europe et d’Afrique», a-t-elle expliqué dans la lancée. La chorégraphe, qui a reçu le prix de l’excellence 2018 pour les arts et les lettres, en a profité pour déplorer les séquences indécentes que servent certains danseurs de nos jours. «J’aime toute forme de danse. Qu’elle soit traditionnelle, contemporaine, urbaine, danse de salon. Ce que je n’admets pas, c’est la vulgarité. Nos mamans quand elles dansaient, c’était la classe et elles montraient à peine les chevilles mais maintenant on montre tout», a-t-elle ainsi regretté,  faisant savoir que la danse c’est d’abord de la classe et de l’élégance.
Correspondant