Entamés depuis 2015, les travaux du Com­plexe islamique de Layène sont à l’arrêt. Un «manque de considération» de l’Etat envers la communauté layène, aux yeux de l’Association Baye Laye bakhna.

Bâtisse mal entretenue et sous la menace de la brise marine, absence de peinture, tas de gravats amoncelés… C’est le décor du Complexe islamique Seydina Limamou Laye, communément appelé préau, dont les travaux entamés depuis 2015 sont à l’arrêt. Le site, situé devant la résidence du khalife des Layènes à Yoff, a été détruit par le gouvernement pour sa rénovation. Mais depuis quelques mois, la société en charge de la construction se fait rare dans ce grand espace qui accueille les activités religieuses de la communauté. «Nous ne sommes pas contents de Ab­doulaye Diouf Sarr. Il est ministre-maire. Il devait se battre pour ce complexe soit réalisé dans les meilleurs délais. On ne peut pas comprendre qu’il soit maire et ministre depuis 2014 et que ces travaux traînent», a déclaré Mandione Laye Samb samedi, lors d’une conférence de presse devant la maison du khalife.
L’association qui œuvre pour la réfection et la réhabilitation des sites de Seydina Limamou Laye invite le ministre de la Santé et de l’action sociale à «briser le silence» pour rassurer les populations de Layène. «On ne peut pas voir le maire. On a posé le problème à l’adjoint au maire et beaucoup de conseillers, mais nous avons un maire invisible qui ne nous donne aucune possibilité de le voir», regrette Mandione.
Selon le président de Baye bakhna, Layène souffre de l’«absence de considération» des autorités. «Beaucoup de conférences des Layènes qui doivent se dérouler ici sont transférées à Cambérène. Tous les complexes islamiques promis aux foyers religieux sont réalisés par le gouvernement. Et ces travaux n’ont même pas duré 2 ans. C’est inadmissible que ceux de Layène durent 1 000 ans. On ne l’acceptera pas», enrage-t-il, exigeant que «l’Etat mette sur un pied d’égalité toutes les communautés religieuses». Mandione Laye Samb prévient que «si l’Etat ne réagit pas, nous allons mobiliser nos fonds pour finir les travaux. On est prêt».
bgiop@lequotidien.sn