Le budget 2017 de la commune de Yoff a été adopté hier, mais dans la division. Moustapha Ndir et Cie, qui avaient dénoncé des «manquements» et «l’absentéisme» du maire, ont boycotté le vote.

Le budget de la mairie de Yoff a été adopté hier. Il s’élève à 1 milliard 351 millions 653 mille 932 francs Cfa. Cependant, 6 conseillers municipaux dont Moustapha Ndir et Penda Ndiaye Cissé de l’Afp, qui avaient dénoncé la gestion et «l’absentéisme» de Abdoulaye Diouf Sarr, ont boycotté le vote alors que 7 autres étaient absents. Au total, 13 élus n’ont pas pris part à la séance contre 57 qui ont porté le budget pour l’exercice 2017. Mais il faut souligner que l’ambiance était tendue, selon différentes sources qui affirment qu’il y a eu une bagarre rangée dans la salle du Conseil municipal, et qu’un conseiller anti-Diouf Sarr a été blessé. Tout a commencé, raconte-t-on, lorsque des conseillers s’en sont pris au maire, et précisément lorsque Moustapha Ndir et Cie ont exigé des réponses à leurs questions avant de passer au vote du budget. «Nous l’avons interpellé sur la prise en charge des préoccupations de la jeunesse, la salubrité de la plage, la construction du quai de pêche, les recrutements au niveau de la mairie et l’opacité qui entoure le compte administratif de 2015 qui n’est toujours pas présenté en conseil. Voilà les questions qui ont perturbé ces gens-là», énumère Moustapha Ndir. Selon lui, le maire «n’a pas digéré ce genre de questions qui sont pourtant légitimes pour un conseiller». Il ajoute : «Nous avons trouvé à notre grande surprise qu’il avait mobilisé des nervis en des Forces de l’ordre devant la mairie. Certains conseillers ont été même empêchés d’entrer dans la salle dans un premier temps, mais on a pu entrer quand même.» Sur «l’absentéisme» du maire, les conseillers frondeurs déclarent que «c’est la première fois que Diouf Sarr dirige un Conseil municipal depuis qu’il a été désigné maire».

Mamadou Hann, conseiller pro-Diouf Sarr : «Il y a des soubassements politiques dans leurs actions»
Le responsable du Parti socialiste, membre de Benno bokk yaakaar, minimise ce boycott. «Ils sont sortis de la salle au moment du vote. De toute façon, nous avons atteint la majorité qui est de 36 conseillers», se réjouit Mamadou Hann qui ajoute que les frondeurs sont composés «d’anciens candidats de 2014». M. Hann qui a participé au vote y voit des raisons politiques. Il dit : «Les Législatives pointent à l’horizon et c’est le moment pour eux de faire le buzz. Donc, il y a des soubassements politiques dans leurs actions. On est conforme avec la loi. Le sous-préfet était présent, le quorum largement atteint et les conseillers municipaux ont voté à l’unanimité le budget 2017.»
ksonko@lequotidien.sn
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