Yoro Ba, responsable Apr à Bel Air : «Les réalisations de Macky vont asphyxier l’opposition»

Ingénieur, titulaire d’un Dea en pétrochimie et ancien directeur adjoint des Ics, Yoro Ba apprécie positivement les performances économiques du gouvernement et se dit confiant quant aux perspectives du pays après la découverte du pétrole et du gaz. Ce responsable de l’Apr à Hann-Bel Air, qui croit à la réélection du Président Macky Sall, critique l’opposition après l’échec de certains de ses candidats à la candidature et appelle ses concitoyens à la vigilance.
Appréciant la croissance, l’opposition la qualifie d’extravertie parce que tirée par les entreprises étrangères…
Ils n’ont pas bien compris… Dans une première phase, il fallait endiguer, arrêter la saignée économique. Dans une deuxième, mettre sur cet écrin qu’est le Sénégal les joyaux que sont les infrastructures et qui sont les fondations. Elles demandent beaucoup de moyens que n’ont pas beaucoup de privés nationaux. Et puis, ça dépend du type de financement. Il y a le Groupe consultatif, les EximBank, les Eurobonds qui veulent que certains pays, quand ils financent, font travailler les ouvriers de leur propre pays et on l’a vu avec l’autoroute Ila Touba. Mais ça c’est avec la deuxième phase.
Maintenant avec la troisième phase, avec le pétrole et le gaz qui se dessinent, on aura les moyens de notre propre politique. Il faudra demander à ce patronat de s’améliorer. Il faudra en tant que Sénégalais laisser émerger un patronat de sang nouveau, responsable, qui ne dort pas sur ses lauriers, qui ne vit pas de subventions ou de remises de dette à longueur d’année. Il faudrait un nouveau patronat à l’image de celui de la Sedima, de la Cse pour le réseau routier…
Ce que le président de la République a fait est payant : avec 491 mille emplois créés, je crois que c’est une bonne avancée, mais c’est l’industrialisation, comme je l’ai dit tantôt, qui va tout régler. Tout est là : le Fonsis, le Fongip, la Der et toutes ces initiatives de transparence qui font qu’au cadre macro-économique, la cartographie est là ; les 7 pôles ont été dessinés. Il faudra ajouter les pôles maritimes et aériens pour en faire 9. Les infrastructures sont là. Après le Ter, Dakar-Bamako ferroviaire va suivre. Maintenant, tout Sénégalais qui entendra le Président Macky Sall dire : «Je vais créer un pont qui va relier Dakar à New York», tout le monde va le croire parce que les rêves vont devenir réalité.
Mais ce qui me plaît le plus dans les réalisations du Président Macky Sall, ce sont les sept P qu’il a lancés et qui font que l’opposition manque aujourd’hui d’oxygène. C’est le Pudc, le Pracas, le Pacasen, le Puma, Promovilles, le Preac, le Prodac et tant d’autres. Il a fallu faire des piqûres, des piqûres d’un cheval émergent qui font qu’aujourd’hui on a un accès universel à l’eau avec Kms 3, le dessalement et les centaines de forages. On l’a vu aussi avec le mix énergétique. Il l’a fait de manière hardie en quatre ou cinq ans avec les centrales solaires et éoliennes à Taïba Ndiaye, à Sendou, Bokhol pour pouvoir approcher la barre de 30% exigée par la Cop22. Et en ce qui concerne le mix énergétique, aujourd’hui on est à 21% et le taux d’électrification rurale est à plus de 60%. Par rapport à toutes ces actions, nous sommes rassurés par le message du président de la République. En matière de taux de croissance, il a pulvérisé le Pib. On était à 1,7% en 2011. Aujourd’hui en 2018, on parle de 6,8%. En 2019, ce sera une estimation de 6,9%. Mais en 2017, on était à quatre fois plus, c’est-à-dire les 7,2%. Donc, le Pib (Produit intérieur brut) dont on doit parler par rapport au taux de croissance, c’est le Président ingénieur bâtisseur. Les initiales Pib, c’est lui ; le moteur de la croissance c’est lui ; le Pib sur jambe c’est vraiment le Président Macky Sall qui, grâce à des actions hardies, a su innover pour ce pays-là.
Après la phase d’endiguement, la phase 1 et maintenant 2 du Pse, il y aura plus tard l’ère du pétrole et de la pétrochimie, des ressources pétrolières et gazières. Vraiment, tout nous est ouvert maintenant parce qu’avec le pétrole et le gaz, on va pouvoir augmenter nos capacités de raffinage. Donc, on va avoir du pétrole, du gasoil et du kérosène facilement. Ce qui fera qu’au lieu de parler de Dakar dem dikk ou de Sénégal dem dikk, on va pouvoir parler de «Pithie-mi dem dikk» pour aller de Kolda à Ziguinchor, de Ziguinchor à Matam, de Saint-Louis à Bakel et de Bakel à Touba. Vraiment, on n’aura pas besoin de transiter par Dakar avec tous ces aéroports régionaux que le Sénégal est en train de bâtir.
Le chef de l’Etat a misé sur la jeunesse, l’économie solidaire, l’économie numérique, mais le maître-mot de la phase 2 du Pse, c’est l’industrialisation. Le Sénégal transformera dorénavant la majeure partie de son brut en produit fini. Le Sénégal, avec l’industrialisation sous Macky Sall, le coton va devenir pagne, la mangue va devenir jus de fruit, le poisson va devenir conserve, la pépite d’or va devenir bijou et même pour l’arachide, il faudra des huileries ; on tend vers ça. Donc, si on tient compte du fer de le Falémé, il faudra passer à la sidérurgie, à la métallurgie, même si c’est à petite échelle pour avoir l’outillage nécessaire.
Analysant l’enveloppe de plus de 7 000 milliards de francs accordée au Sénégal lors du Groupe consultatif de Paris, l’opposition a fait état d’un endettement lourd et prolongé pour le pays. Partagez-vous cet avis ?
On dit en wolof que la dette n’a jamais tué personne, surtout si elle a été endossée à bon escient, c’est-à-dire bien placée avec l’investissement qu’il faut pour ce pays-là. Il y a bien de pays qui auraient aimé être à la place du Sénégal aujourd’hui, mais quand ils iront sur la scène internationale, ils ne récolteront pas un kopek parce qu’il faudra avoir une certaine confiance des partenaires et c’est ça le succès du Président Macky Sall, c’est de gagner la confiance absolue des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fmi. Parce qu’après la première phase, les gens se sont dits : «Ah, l’argent qu’on avait prêté est allé dans les investissements auxquels on s’attendait.» Et ça, c’est un des facteurs de succès.
Le fait d’avoir eu des recettes record de productions, c’est grâce à une équipe gouvernementale soudée, mais surtout loyale derrière le Premier ministre et qui fait que les pays environnants nous envient en nous copiant.
J’exhorte tous les Sénégalais à être vigilants. Avec le pétrole et le gaz, on est l’objet de toutes les convoitises. Il est facile de monter des personnages bidon pour des candidatures farfelues pour faire main basse sur nos ressources.
La vérification des parrainages a produit ses résultats. Quelle lecture en faites-vous ?
Il commence de plus en plus à faire jour. Tous les esprits positifs sont d’accord que le parrainage, c’était quelque chose d’indispensable pour notre démocratie. Et c’est un filtre qui a permis de savoir qui est qui. On l’a vu avec, dans un premier temps, une centaine de candidats. Et aujourd’hui, après avoir filtré, on est à 27. Et parmi ces 27, il y en a peut-être 5, 6 ou 7 qui sont au-dessus du lot et qui peuvent postuler à la candidature ; sinon toutes les autres sont des candidatures exotiques.
L’opposition s’est radicalisée avec le Collectif des 25 candidats (C25). Elle rejette le parrainage et continue de poser ses exigences, notamment la mise à l’écart du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, de l’organisation des élections. Y a-t-il toujours moyen de pousser le chef de l’Etat à lâcher du lest ?
Le chef de l’Etat est une personne qu’il est difficile de faire chanter. Mais au Sénégal, tout est possible en matière de dialogue. L’implication du ministre de l’Intérieur dans l’organisation des élections ne devrait pas poser problème. Lui-même a eu à dire qu’il est à la disposition du président de la République, qui nomme qui il veut à tous les postes qu’il veut. Mais le président de la République ne veut céder à aucune forme de chantage par rapport à une quelconque Commission électorale indépendante. On l’avait vu avec les élections précédentes, que ce soit du temps de Diouf ou Wade, on constate que c’est un faux problème cette histoire de Commission indépendante.
Y a-t-il nécessité de corriger le parrainage ?
A propos du parrainage, il y a eu un premier test cette année. Peut-être que les acteurs doivent s’asseoir à nouveau pour affiner. A l’unanimité, chacun sait en son âme et conscience que ce filtre était nécessaire. Maintenant, cette position de l’opposition n’est pas acceptable. On ne peut pas dans les exigences exiger de réviser la Constitution avant de passer à autre chose. Ça, c’est un point négatif de la plateforme revendicative de l’opposition.
Il y a un membre de l’opposition qui s’appelle Issa Sall, qui est un expert de l’informatique rompu aux questions relatives au fichier électoral. Autour de lui, l’opposition aurait dû, à l’intérieur de son organisation, faire le tri, balayer devant sa porte en matière de doublons, d’assainissement de leur fichier, regarder leurs doublons entre eux avant d’aller vers le pouvoir. Si les 25 avaient consulté un logiciel conçu par Issa Sall, qui est expert en la matière, ils auraient vu que dans le groupe des 25, il y a des canards boiteux.
Comment nettoyer les doublons quand ils disent qu’on n’a pas mis à leur disposition le fichier électoral ?
Pour pouvoir obtenir le fichier électoral, il faut être un candidat définitif. Et la loi dit qu’à 15 jours du scrutin, on met le fichier à la disposition des candidats. Il faut savoir raison garder, peut-être qu’il y aura 6, 7 ou 10 candidats. Quand le nombre de candidats sera définitivement arrêté, cela ne devrait pas poser problème. Il faut tout faire pour qu’il y ait la paix. On ne peut rien construire s’il n’y a pas la paix, la stabilité sociale.
L’opposition organise encore ce mardi une marche de protestation. Ne craignez-vous pas à ce rythme qu’on aille vers des tensions avec cette Présidentielle ?
Le Sénégalais sait distinguer l’essentiel de l’accessoire. La raison va prévaloir et les gens vont savoir raison garder. Avec les Pv qui leur ont été remis, en leur sein les opposants vont savoir que certaines candidatures n’étaient pas valables, mais ce n’est pas la peine de faire bloc avec des candidatures pas dignes de ce nom.
Le Président sortant est confiant quant à sa réélection au premier tour. Il ne semble pas trop intégrer l’éventualité d’un second tour.
Quelle est votre opinion sur la question ?
A travers ce qu’il a dit dans ses vœux, son message à la Nation, ses réalisations, tous les actes qu’il a posés, en tant que citoyen sénégalais, vraiment nous pensons que le Président Macky Sall va passer au premier tour le 24 février. Pourquoi ? Quand il est venu au pouvoir, une période où on a trouvé le pays dans le chaos, on se souvient des émeutes de l’électricité, des inondations, du Fesman, des gouffres économiques qu’étaient les multiples plans : Goana, Takkal, Yekalma etc. qui n’avaient ni tête ni queue et qui étaient conçus selon les humeurs de l’ancien Président. Donc, il était arrivé au pouvoir à une période où la Sonacos, la Senelec et les Ics étaient presqu’en faillite. Il y avait aussi une dette intérieure de plus de 250 milliards de francs Cfa.
Quand on regarde ce beau pays, c’est comme si c’est un bel écrin où chaque jour que Dieu fait le Président Macky Sall réalise des joyaux que tout le monde a vus et sentis : l’Arène nationale, Dakar Arena, le Musée des civilisations noires, les universités, les forages…