Abdoulaye Wade a été reçu hier avec les honneurs d’un président de la République sous un air de réhabilitation, après des années d’inimitié réciproque avec son successeur. Mais c’était surtout le chef de parti qui était sur les lieux. Il fallait donc y associer sa nouvelle équipe du Secrétariat national pour ne pas laisser croire à un «deal». Et les deux hommes peuvent se mettre à la «haute politique». Celle qui ne sera pas couchée dans une déclaration commune. Il est, en effet, clair que ce «large tour d’horizon de la situation politique nationale» de près de 3 tours d’horloge ne peut être résumé en une minute de lecture d’un communiqué… Ce plat emballé du «processus électoral», du «statut du chef de l’opposition» et de «la gestion du pétrole, du gaz et des autres ressources naturelles» est loin d’être consistant pour une presse aussi gourmande et curieuse. Le cas du fils, Karim, sans doute au menu de cette rencontre, est une question essentielle. Et le fait même d’avoir tu le sujet (Karim) et l’objet (son avenir par l’amnistie) est finalement la seule information qui vaille que l’on s’y attarde. Car, au fond, ne pas en parler, c’est justement en parler. Et en faire parler. Abdoulaye Wade est prêt à tout pour faire réhabiliter son fils. Il en est le pro(moteur).
En recommandant à Macky Sall que le statut du chef de l’opposition et la gestion des ressources naturelles soient repris dans le dialogue, Me Wade semble avoir renoncé à son boycott qui a été d’ailleurs à l’origine de son divorce avec Oumar Sarr et Cie. Mais en réalité, ces questions ont toujours été au menu de ces concertations politiques dirigées par Famara Ibrahima Sagna et le Général Mamadou Niang ! Et d’ailleurs, lorsque le débat sur les critères de désignation du chef de l’opposition a été agité, le Pds a aussitôt réagi pour refuser que Idrissa Seck, arrivé 2ème à l’issue de la dernière Présidentielle, soit le chef de l’opposition. Il y a donc deux choses : le Pds va rejoindre la table du dialogue dans les prochains jours ou alors il continuera à en discuter avec Macky Sall hors dialogue. Ce serait là un dialogue parallèle qui risque de mettre du sable dans le couscous des concertations de Ngor Diarama.