Des échauffourées entre partisans du président de Pastef, Ousmane Sonko, présent à Ziguinchor et du Directeur général de l’Aibd, Doudou Ka, par ailleurs président du Mouvement Doggu pour le Grand Sénégal, ont eu lieu hier dans le populeux quartier de Boucotte. Ces incidents ont occasionné des blessés du côté des partisans de Sonko.Par Ibou MANE – 

Il y avait de l’électricité dans l’air à Ziguinchor : les partisans de Sonko et de Doudou Ka se sont violemment affrontés hier. Ces incidents se sont déroulés aux environs de 18 h à côté du domicile familial du directeur de l’Aibd, Doudou Ka. Selon des témoignages, ce rixe a démarré quand le leader de Pastef a débarqué sur les lieux, accompagné de ses hommes alors que les partisans du Dg de l’Aibd étaient fortement mobilisés autour de leur leader, qui revenait juste d’une cérémonie de remise de don à l’aumônerie de Ziguin­chor. Il s’en est suivi de vives échauffourées entre les deux camps avec un bilan de cinq blessés dont un grave chez les partisans du leader de Pastef. Une situation que les partisans de Doudou Ka, qui scandaient «Sonko violeur, Sonko violeur», qualifient de provocation sur fond d’agression. D’après le porte-parole du Mouvement Doggu pour le Grand Sénégal de Doudou Ka, «le député Ousmane Sonko est venu se pavaner en face du domicile du Dg de l’Aibd». «Car il sait que ce dernier le premier rempart du président de la République à Ziguin­chor. Car il sait qu’aujourd’hui pour avoir Ziguinchor, déstabiliser le Président Ma­cky Sall, il faut s’attaquer à Doudou Ka et c’est ce que Ousmane Sonko vient de faire et nous tenons l’opinion à témoin», martèle Bassirou Sagna. Il accuse le camp de Sonko, qui a ouvert les hostilités alors que la campagne n’a pas encore démarré. «Ses gardes ont tiré des coups de sommation créant la panique chez les femmes. Sans l’intervention et la sagesse du Dg de l’Aibd, le pire allait se produire», argue-t-il. Pour le porte-parole du Dg de l’Aibd, témoin des faits, M. Kâ a très tôt demandé à ses partisans de faire preuve de calme, de sérénité et de maîtrise «parce que le Président Macky Sall» ne veut plus de tensions dans cette région, qui a connu une très longue crise armée. «Qu’il sache que c’est électoralement qu’on va l’écraser à Ziguin­chor. C’est pourquoi nous ne répondrons pas à la provocation. Car la vraie bataille c’est dans les urnes au soir du 23 janvier», alerte Bassirou Sagna. Pour lui, c’est un combat Doudou-Sonko. «Car il sait que c’est Doudou (Ka) son alter ego, le plénipotentiaire social du Président Macky Sall en Casamance», soutient-il. Que faisaient-ils à quelques mètres du domicile de Doudou Ka ? «Ce sont les responsables de l’Unacois qui ont donc choisi le lieu de rendez-vous et nous nous sommes présentés sur les lieux situés à Boucotte où nous avions rendez-vous avec eux», souligne Alassane Diédhiou. «Et c’est vers les coups de 18 h (hier) que des nervis ayant eu vent de notre présence sur les lieux sont venus perturber notre rencontre. Et c’est au terme de cette rencontre que nous avons, dit-il, été attaqués au sortir du bâtiment de l’Unacois par les partisans de Doudou Ka», explique M. Diédhiou, rencontré à l’Hôpi­tal régional de Ziguin­chor où il a rendu visite aux blessés. Bien sûr, le vice-coordonnateur de Pastef de Ziguinchor confirme le total de 5 blessés évacués aux urgences pour leur prise en charge. «Quand nous sortions des urgences, ils étaient dans un état stable et nous osons espérer qu’ils vont quitter l’hôpital d’ici quelques heures», espère-t-il. En revanche, Alassane Diédhiou soutient qu’il n’y aurait pas de zones de non-droits à Ziguin­chor. «Et la réaction de Ousmane Sonko c’est de dire qu’on ne doit pas laisser ces choses-là passer et qu’il faudrait trouver une réponse à cela, annonce Alas­sane Dié­dhiou. Car, si nous laissons passer cet incident, il faudrait alors s’attendre à des situations pires au moment des joutes électorales.»
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