Les travailleurs de la mairie de Ziguinchor dénoncent les menaces de ponction sur leurs salaires brandies par Ousmane Sonko. Toutefois, ils promettent de continuer les grèves jusqu’à ce que le maire augmente leurs rémunérations.Par Khady SONKO –
Ce sera désormais œil pour œil, dent pour dent à la mairie de Ziguinchor, où le torchon continue de brûler entre Ousmane Sonko et les travailleurs. Ces derniers n’acceptent pas les menaces proférées par le maire contre eux parce qu’ils sont allés en grève pour réclamer l’augmentation des salaires. «Nous ne sommes pas des poltrons et nous n’avons pas peur par rapport à ces menaces», a déclaré en conférence de presse, Abib Ngoundiam, représentant de la Cnts à Ziguinchor.
Le maire avait dit qu’il n’accepterait pas que l’état civil tombe en léthargie. «Si aujourd’hui on parle de l’état civil à Ziguinchor, c’est grâce à ces vaillants hommes et femmes qui en ont fait ce que l’état civil est devenu. Ils ont passé tout leur temps à transcrire les naissances, à transcrire tous les actes et à les mettre dans l’ordinateur pour qu’aujourd’hui, en 2 minutes, le bénéficiaire puisse avoir son acte de naissance, de décès ou de mariage», a rétorqué Abib Ngoundiam.
Les menaces de M. Sonko, c’est aussi l’application de la ponction sur les salaires des grévistes. «Nous n’avons pas peur des ponctions de salaires, nous revendiquons nos droits… Il opprime les travailleurs et nous ne l’accepterons pas», a fait savoir le représentant de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts). Les grèves vont donc s’accentuer à la mairie jusqu’au jour où le maire augmentera les salaires des travailleurs des collectivités territoriales. «Il se prend pour un va-t-en-guerre, nous sommes plus va-t-en-guerre que lui», alerte-t-il.
Depuis son arrivée, le maire n’aurait rencontré qu’une seule fois les délégués, et c’était sur demande de ces derniers pour la bonne marche de la municipalité. «Nous avons écrit deux demandes d’audience, la première c’était en mars 2022, il ne l’a fait qu’en avril, la deuxième c’est le 2 janvier 2023 et jusqu’à ce jour, il n’a rencontré aucun travailleur», se désole Abib Ngoundiam.
Par ailleurs, les travailleurs accusent le maire d’être assis sur leurs indemnités de santé, de risque et heures supplémentaires. Pour eux, «Ousmane Sonko n’est pas un leader, car il refuse tout dialogue avec les travailleurs dont il torpille et bafoue les droits».
Depuis lundi, la plupart des collectivités territoriales sont à l’arrêt à cause de la grève des agents municipaux qui ont décrété 5 jours de grève. Les travailleurs des collectivités locales demandent l’augmentation des salaires au niveau des secteurs de la santé et des collectivités territoriales, conformément aux accords avec le gouvernement et qui devaient entrer en vigueur depuis le 31 mars dernier.
Mais, toutes les municipalités n’ont pas encore appliqué la mesure, à l’image de la mairie de Ziguinchor. Ousmane Sonko avait annoncé la prise de mesures conservatoires, pour faire face aux travailleurs et assurer la continuité du service. Autrement dit, «appliquer la loi dans toute sa rigueur», comme l’a paraphrasé le maire Ousmane Sonko alors qu’il présidait un Conseil municipal ce lundi.
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