Ziguinchor – Capacité litière faible, faiblesse de la subvention d’exploitation… : Les travailleurs dénoncent les maux de l’Hôpital de la Paix

La structure sanitaire fonctionne avec des maux qui ont pour noms étroitesse des locaux avec une capacité litière faible, faiblesse de la subvention d’exploitation, déficit de fonctionnement des services, entre autres. Pour dénoncer cette situation, l’intersyndicale de l’établissement sanitaire a tenu hier un sit-in à l’entrée des locaux. Par Khady SONKO –
L’Hôpital de la Paix de Ziguinchor semble plus malade que les patients qu’il reçoit. Ses travailleurs ont dénoncé, hier en sit-in, les difficultés auxquelles ils font face quotidiennement dans cette structure hospitalière. A les en croire, ces difficultés impactent négativement la qualité des services et la prise en charge des patients. «Ces difficultés se traduisent d’abord par l’étroitesse des locaux, avec une capacité litière faible», a regretté le représentant de l’Intersyndicale de l’Hôpital de la Paix de Ziguinchor. Arborant des brassards rouges, Marc Manga, entouré des camarades qui ont suspendu les soins, liste : «Aujourd’hui, notre service d’hospitalisation de chirurgie a seulement 15 lits pour beaucoup de spécialités : chirurgie viscérale, urologie, orthopédie, ophtalmologie, neurologie, entre autres.» Selon Dr Manga, le service d’hospitalisation de médecine n’a que 22 lits pour les spécialités en maladies infectieuses dont la cardiologie, la dermatologie, la neurologie, la pneumologie, entre autres. Le praticien a également déploré le déficit réel en bureau de consultation. «Nous avons seulement un bloc opératoire de trois salles avec la spécialisation chirurgicale», fait-il savoir.
Au-delà de la faiblesse de la subvention d’exploitation, s’y ajoute un déficit de fonctionnement des services de l’Hôpital de la Paix de Ziguinchor lié à un déficit de matériels de base. «Nous constatons une absence de produits d’urgence alimentaire à l’hôpital, une rupture fréquente des intrants, une radiographie standard en panne depuis plus de six mois, une dette considérable vis-à-vis des fournisseurs et vis-à-vis du personnel avec plus de 24 mois d’arriérés de paiement des primes et indemnités, et une irrégularité du paiement des encours, allongeant ainsi la dette», a encore soutenu Marc Manga.
Il s’est par ailleurs indigné du plan d’assainissement défectueux, qui entraîne pendant l’hivernage des flaques d’eau au niveau des services, sans compter suintement à cause de la mauvaise étanchéité de la toiture fortement défectueuse. Selon Dr Manga, les problèmes structurels, la faiblesse de la subvention et la dette engagent le pronostic de l’Hôpital de la Paix de Ziguinchor. Ce, malgré les efforts consentis par l’administration et les acteurs sociaux. L’intersyndicale exhorte l’Etat à apporter des solutions immédiates et durables aux problèmes de la structure.
Erigé en établissement public de santé de niveau 2, l’Hôpital de la Paix de Ziguinchor, d’une surface de 4000 mètres carrés, a été inauguré par le président de la République le 21 février 2015, avec une capacité de 126 lits. Il compte à ce jour, 35 médecins dont 23 universitaires, dix professeurs agrégés, cinq maîtres assistants et 152 personnels paramédicaux.
Interpellé sur le mouvement d’humeur de ses employés, le directeur de l’Hôpital de la Paix de Ziguinchor, Moussa Sène, n’a pas voulu réagir.
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