La célébration de l’an 2 du dépôt des armes par la faction de Diakaye a été marquée, durant quatre jours successifs, par diverses activités dont certaines sur le lieu même où les accords de paix ont été signés à Mongone. Ce furent des moments d’appel aux autres factions de suivre l’acte de Diakaye pour une paix définitive en Casamance.Par Khady SONKO –

 Un programme riche et symbolique a marqué, durant quatre jours, la commémoration de l’an 2 du dépôt des armes par Diakaye, faction du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), le 13 mai 2023 à Mongone, dans la commune de Djinaky, département de Bignona.
Cette célébration a été marquée au premier jour par un concert dans la commune de Ziguinchor, pour inviter les autres factions du Mfdc à s’inspirer de l’acte de Diakaye, le deuxième jour par une

randonnée pédestre à travers les rues de Ziguinchor symbolisant la marche vers la paix, le troisième jour par un symposium sur la paix en Casamance.
Le quatrième jour a vu se dérouler la pose de la première pierre de la stèle à Mongone, précisément à l’endroit où les accords ont été signés entre Diakaye et l’Etat du Sénégal. L’idée est de marquer le lieu afin de servir de repère aux futures générations, et autres étrangers, qui sauront ainsi identifier l’endroit où cet acte a été posé le 13 mai 2023. S’en est suivi l’allumage de la flamme de la paix sur ce lieu symbolique. Tel le flambeau de la liberté, la flamme de la paix a sillonné une partie de la région en passant par les préfectures de Diouloulou, Bignona, Ziguinchor, pour finir par la Gouvernance de Ziguinchor. A chacune de ces étapes de la caravane des acteurs de la paix, la flamme et une colombe blanche ont été remises aux autorités. «La paix est une responsabilité partagée entre toutes les administrations engagées dans le processus de paix. Egalement, l’engagement à tous les échelons», a rappelé l’adjoint au Gouverneur de Ziguinchor chargé du développement. Alsény Bangoura a réitéré l’engagement de toute l’administration territoriale pour que le processus de paix puisse non seulement aboutir, mais surtout pour que cette paix soit consolidée. «La paix n’est jamais définitivement acquise, c’est une œuvre de tous les jours, une œuvre de tous les instants. Comme la flamme, elle brille, elle éclaire, mais elle a besoin d’être entretenue. Elle a besoin d’être oxygénée. C’est le sens de toutes les activités que nous sommes en train de dérouler dans le département, dans la région, dans la sous-région», a déclaré le Préfet de Ziguinchor. Ahmet Tidiane Thiaw a rendu hommage aux acteurs de la paix, particulièrement aux organisations membres de la Cospac, pour leur engagement pour restaurer la paix, l’entretenir et la renforcer.

Toutes les autorités préfectorales et acteurs incontournables, qui ont pris la parole au niveau des différentes étapes de la caravane, ont appelé les autres parties à déposer les armes pour une paix définitive et un développement durable de la Casamance. «Qu’on puisse célébrer, en 2026, le 3e anniversaire avec un dépôt définitif des armes en Casamance pour une paix durable permettant aux populations de vaquer en toute quiétude à leurs occupations dans toutes les localités de la Casamance», a souhaité Amadou Ka, sous-préfet de l’arrondissement de Kataba, à l’étape de Diouloulou.

Les élus locaux, les femmes du bois sacré ont, au-delà de l’invite aux autres fronts à suivre le pas de Diakaye, appelé l’Etat du Sénégal à mieux accompagner les ex-combattants de Diakaye pour faciliter leur insertion dans la société. Alassane Diatta Diatta, maire de Kataba 1, la reine mère du bois sacré, Rosalie Coly, Ndèye Marie Sagna, coordonnatrice de «Kabonkétor», une association régionale des femmes pour la recherche de la paix en Casamance, ont tous appelé à mieux accompagner les ex-combattants de Diakaye et à respecter les engagements pris lors de l’accord de Mongone.
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